Histoire des différents noms donnés au Peuple Basque

«HISTORIA DE LOS NOMBRES DADOS AL PUEBLO VASCO»
traduit de l’espagnol par Mutur Zikin

 

Sommaire

§         1 Un nouveau peuple découvert par autrui

§         2 Après la chute de l’Empire romain : Baskonia

§         3 Autres tentatives d’invasion

§         4 Quand le mot « navarrais » apparaît-il pour la première fois ?

§         5 Royaume de Pampelune-Navarre jusqu’au XIIe siècle

§         6 Le XIIIe siècle , celui de la conquête de la Navarre Occidentale

§         7 Euskaldun

§         8 Après la conquête de la Haute-Navarre :

§         9 Du XVIIe siècle à aujourd’hui, perte permanente de l’État Basque et émergence de Euskal Herria

§         10 XVIIIe siècle, la «nation basque» (nación vascongada)

§         11 XIXe siècle, le «Pays basque» de «Zazpiak bat»

§         12 A la recherche d’un nom et d’une identité:

§         13 XXe siècle: le statut

 

Un nouveau peuple découvert par autrui

Pendant des siècles nos conquérants (nos ennemis), nous ont donné différents noms, selon la partie de notre territoire qu’ils contrôlaient et avec l’intime espoir de nous éliminer comme tous les autres peuples. Ils voulaient créer des États[1] qui s’intègrent au monde romain.

Les plus anciennes mentions des géographes et les premières actions guerrières de ces peuples commencent au Ier siècle avant J.-C. Le géographe Polybe († 126 av. J.-C.) ne les nomme pas mais avoue sa méconnaissance de ces régions où il n’a entendu parler que de Cantabres, Varduli et Vaccei. Le premier à les nommer est Strabon qui achève sa propre « Géographie » en 17 de notre ère mais utilise un ouvrage plus ancien aujourd’hui perdu, (celui de Poséidonios d’Apamée qui mourut en 59 av. J.-C). Il y donne les premières mais décisives indications : Les Ouaskoonooï sont un peuple qui habitent un territoire défini. Ils ont un genre de vie montagnarde, au pied des Pyrénées et sont installés à Oiartzun, Pampelune, Calagurris, trois lieux repères que désormais plus personne n’oubliera. Calagurris qui surtout embrasse immédiatement la définition du Ouaskoonoon ethnos.

La première fois qu’il fut écrit le mot « vasco », c’est avec Tite-Live[2] en l’année 77 av. J.-C., dans la description de la campagne du général romain Sertorio qui passa par l’Èbre jusqu’à Calagurris (Calahorra aujourd’hui)[3]. Salluste († 28 av. J.-C.) Cette œuvre parle de la guerre perdue par Sertorius et dans laquelle Galagurris s’illustra, et donne le ton, il inspira Tite-Live († 17) dans son livre 91 qui précisément n’existe plus qu’à l’état de lambeaux de palimpseste, mais qu’importe : on y apprend que les Calagurritani fibularenses, qui sont en fait des Vascons, ont poursuivi en 72 av. J.-C. la lutte armée contre Pompée. Une formule destinée à un long avenir fait son apparition dans l’œuvre de Pline : près des Pyrénées et de l’Océan se trouve le saltus Vasconum, seule apparition du peuple et de l’un de ses territoires dans une œuvre somme toute décevante. Pline n’a pas été attentif aux genres de vie, mais plutôt à l’organisation politique romaine. Les Romains ont dans l’ensemble moins bien regardé les Vascons que les Grecs, qui ont bien su rendre leur nom : Ouaskoonooï.

Varronn[4] en 50 av. J.-C. parle de « uascos »[5]. Les chroniqueurs grecs de l’époque romaine écrivaient « ouascones » avec « ou ».

Le mot « eusko » apparaît déjà, par exemple, dans « Bello Gallico »[6] de Jules César sur la guerre des Gaules.

L’Aquitania était le nom de la province romaine créée par Auguste[7] qui comprenait à ses débuts la Novempopulania, future Baskonia continentale. L’Aquitania était un territoire entre la Loire et la Garonne[8].

Jules César indique que du Nord au Sud de la Gaule transalpine[9] « L’ensemble de la Gaule est divisée en trois parties. Les Belges en habitent une, les Aquitains une autre, ceux qui portent le nom de Celtes dans leur langue et Gaulois dans la nôtre, la troisième. Tous diffèrent par la langue, les coutumes et les lois. Les Gaulois sont séparés des Aquitains par la Garonne, des Belges par la Marne et la Seine. » dans les Commentaires qui date du Ier siècle[10]. Il ajoute aussi : « les Aquitains, étaient de physique semblable, de langue et de coutumes égales que la province voisine, l’Hispanie Citérieure «. Ce point de vue aussi est exposé dans les mêmes termes par Strabon (LIVRE IV. CH. I, 9)[11][12].

Julio Caro Baroja, principal anthropologue espagnol du XXe siècle cite le texte de Strabon[13] pour souligner qu’« il est logique de penser que les Aquitains aient, en premier lieu, des ressemblances en langue et certains aspects proches à ses voisins de la Péninsule, que Strabon appelle Iberia en général, c’est-à-dire, aux Bascones ».

Le même auteur, indique dans son livre « Los vascones y sus vecinos »[14], que le mot « aquitain » vient de « auski », le pluriel d’« auscus », de la même manière que « vascones » viendrait du pluriel de « vascus ».

Selon l’anthropologue, il indique aussi dans le livre mentionné : « Que « -tania » n’est pas différent de « -itania » dans sa signification et qu’il s’agit d’une façon latine d’appeler des régions selon les groupes ethniques et les peuples qui les habitent (…) nous devons accepté comme principe général, que dans la péninsule, les noms de peuples sont connus avant les noms des régions (Les Vascons sont connus avant Vasconia et les Cantabres avant la Cantabria)[15]». La variante donne ici « Asqui-Tania », le territoire des « Asques », le territoire des Basques, c’est à dire celui des « Euskaldunak », Euskadiens, des Basques.[16]

Il n’y a aucun doute que « uasko, ouasko, eusko, vasco (basko) ou ausko » sont un et même mot[17] et sont les premières références écrites sur le peuple basque dans différents euskalkis ou différents parlers de l’euskara.

 

§         Après la chute de l’Empire romain : Baskonia

Les Basques sont connus après la chute de l’Empire romain avec l’appellation de Baskones (Vascons) (gentilité de Basque, « basko »), par conséquent, c’est la première appellation pour l’ensemble du peuple basque et cela vient par la même occasion identifier notre premier organisme politique : les habitants du duché de Baskonia[18].

« Baskonia » apparaît pour la première fois sur une carte de Ptolémée[19] au IIe siècle présente, comme Strabon et Poséidonios avant lui, deux passages distincts relatifs aux Ouaskoonooï. (mais il se réfère qu’à la tribu préromaine vasconne). Ce terme apparaît aussi sur la carte de Paulin de Nole[20] au IVe siècle[21].

Le chroniqueur franc, Grégoire de Tours[22], parle en 587 de la « Wasconia » avec un « W ». Grâce à ses écrits, on sait que ce territoire subira sa troisième grande invasion, après celles les Romains et les Visigoths, c’est-à-dire celle des « Franks ». Les Basques vont subir des grandes attaques et à grande échelle cette fois-ci. La pression militaire exercés par les Francs est telle, que toutes les tribus basques vont s’unir et créer une première unité politique sous le nom de « duché de Baskonia »[23].

Au VIIe siècle, le cosmographe[24] Anonyme de Ravenne [25] inclut dans sa carte « Baskonia ». Il distinguait deux zones, « Guasconia » ou « Vasconum patria » (patrie des Vascons) au nord des Pyrénées et « Spanoguasconia », les Vascons de la péninsule hispanique, division qui correspond à celle des provinces romaines[26]. Dans son livre « Geografica » : « Les anciens Aquitains appelaient leur patrie « Baskonia » (Guasconia). De même, proche de la Baskonia, se situait la patrie « Hispanobaskonia » (« Spanoguasconiam »).

La copie, qui est conservée date du XIIIe siècle et elle est connue sous le nom de « Anonyme de Ravenne ». Elle contient pour la première fois, sous une forme écrite, le mot « Gasconia » avec un « g ». On utilisera ultérieurement plus « Gasconia ou Gascogne » en référence à la Baskonia Ultérieure (la partie nord de la Baskonia Continentale), qui va se romaniser en créant sa propre langue par la naissance du gascon à partir de l’euskara (de Saint-Sever[27] à la Garonne).

Sur une carte du XIe siècle (alors qu’est déjà créé le royaume de Pampelune) située dans l’abbaye de la commune gasconne de Saint-Server[28], et effectué par Stephanius Garsia de Mauléon, les mots « Aquitaine » et « Waskonia » ou Vasconie qui sont parfaitement délimitées comme un seul territoire, sans aucune division entre la Baskonia ibérienne et la Baskonia continentale.

Dans l’héraldique de la commune de Saint-Server, on peut y lire la devise suivante : « Caput Vasconiae » (Tête de Baskonia). Ce village situé à quelques kilomètres de Mont de Marsan, capitale du département des Landes, est aussi la frontière entre la Baskonia Citérieure et la Baskonia Ultérieur, une division franque qui démarquait son dominion sur la première Baskonia. Ce sont les Francs qui sont supposés être une grande menace pour les Basques, mais durant l’Histoire, ils n’ont pas été les seuls.

 

§         Autres tentatives d’invasion

Les Visigoths, qui assaillent les territoires de l’Empire romain Occidental au début du Ve siècle, sont finalement confinés par les Francs à rester dans la péninsule ibérienne et appellent les Basques « Vascons (Baskones) ». Une nouvelle tentative d’invasion, cette fois au nom d’Allah, arrive en Baskonia (Vasconie) depuis le Nord de l’Afrique en 711. Les musulmans qui ont expulsé rapidement les Visigoths de la péninsule, les repoussent vers un petit royaume dans des pics d’Europe.

Les musulmans, pendant des siècles, appelleront les Basques indépendants des « basquis », mais aussi « baxcones », avec un « x » (historien marocain Ibn Adhari), et d’autres « baskonis » (Ibn Hayyn[29], El Yacubi, Yacut).

Le royaume asturien, qui apparaîtrait grâce à un militaire wisigoth qui s’était enfui avec un contingent réduit, n’obtient que de petits noyaux territoriaux à l’ouest de la Baskonia, comme ceux de Sopuerta et Karrantza, peut-être aussi à l’ouest de la rivière Baias en Alava. Ces territoires sont décrits de manière succincte dans la Chronique d’Alphonse III des Asturies, dit Le Grand[30], appelé aussi Don Sebastián, et selon les propos d’Andres E. de Mañaricua[31] : « Eo tempore populantur Asturias, Primorias, Liuana, Transmera, Suporta, Carrancia, Bardulies qui nunc uocitatur Castella, et pars maritimam et Gallecie ».[32]

Dans cette même chronique, parlant de l’époque d’Alphonse Ier le catholique[33] : « Alabanque, Bizcai, Alaone et Urdunia, a suis reperitur semper esse possessas, sicut Pampilona, Deeius est atque Berroza. » C’est la première fois qu’apparaissent les mots « Alaba » et « Bizkaia » dans l’histoire de l’écriture et où l’on démontre clairement l’indépendance de ces territoires vis-à-vis des Visigoths-asturiens et du duché de Baskonia après le décès du duc Eudes rendu à la solde des Francs, et cela, peu avant de faire partie du royaume de Pampelune, ensuite appelée royaume de Navarre, de manière volontaire au moyen d’accords et de consentements avec la régence pampelonaise. En 1025, le mot « Ipuzkoa » apparaît déjà comme lieu dans le royaume de Pampelune-Navarre durant le règne de Sanche III Nagusia ou Le Grand[34].

 

§         Quand le mot « navarrais » apparaît-il pour la première fois ?

La seconde unité politique basque apportera un changement dans le nom, fruit à nouveau des tentatives de conquête des Francs, et dans une moindre mesure des Wisigoths et des musulmans[35], mais surtout grâce à la force du peuple de Baskonia qui se soulève avec les armes et se range sous les ordres des seigneurs de guerre, parmi lesquels apparaîtra le premier roi basque : Eneko Aritza[36].

Les chroniqueurs carolingiennes, successeurs des Mérovingiens, utilisent le mot « Navarros » pour la première fois en 769 dans l’oeuvre Vita Karoli Magni[37] écrite par le moine Eginhard. Ce dernier fait référence aux Vascons (Basques) qu’ils ne contrôlent pas et qui restent indépendants des Francs. Cette première différenciation linguistique entre « Basques dominés » et « Basques libres » sera une constante à l’avenir et durant toute notre histoire.

Le royaume franc de Charlemagne, le roi le plus puissant depuis la chute de l’Empire romain Occidental, souffre du soulèvement des paysans saxons au Nord. Les troupes franques, franchirent les montagnes pyrénéennes, un corps d’armée passant par l’Est, l’autre par l’Ouest. Les soldats soumirent la vallée de l’Ebre, puis se rejoignirent devant Saragosse. Hélas pour Charlemagne, le succès ne fut pas au rendez-vous : les vieilles murailles romaines de la ville résistèrent aux assauts des Francs. Finalement, après avoir organisé le pays conquis en comtés, comme le reste de l’Empire, Charlemagne donna le signal de la retraite et décida de rentrer au pays. Il passa par Roncevaux le 15 août 778, aussi Jour de notre Indépendance (Askatasun Eguna). Les Basques n’offriront pas de résistance, mais lorsque Charlemagne et son armée magnifique sont déjà sorti des montagnes, des milliers de Basques attaquent l’arrière garde et ses 20 000 soldats francs. Commandée par le comte de la marche de Bretagne, et le neveu de Charlemagne, le duc Roland, ils furent surpris dans les gorges de Roncevaux : des Vascons, aux ordres de Loup II (pourtant vassal de Charlemagne.), les attaquèrent par surprise. Ces derniers firent rouler des quartiers de roche sur les Francs, qui périrent jusqu’au dernier[38]. La victoire basque est totale et Roland meurt. Les Vascons viennent ainsi de se venger de la destruction de Pampelune, comme nous le laisse savoir le document relaté par le moine Eginhard dans la Vita Karoli Magni (chapitre IX)[39] : « Détruite Pampelune, subjugués par les Hispaniques (les Vascons romanisés peut-être ?) et les Vascons, aussi les Navarrais (Vascons indépendants qui vont créer le noyau du royaume), il retourna aux parties de France ». « Il a lissé au sol les parois de la ville (il a détruit les murailles de la ville) afin qu’elles ne puissent être révélé et, déterminé à retourner, il reparti dans le pas des Pyrénées »[40], Pampelune étant le « Navarrorum oppidum » (Annales Regíi)[41]. Un autre passage dit très clairement « par les Vascons qui vivent de l’autre côté de la Garonne et en arrière des montagnes Pyrénéennes » Eginhard (768-840)[42].

Cette victoire sera renforcée par une autre en 824 sur le même lieu par le chef militaire et politique basque Eneko Aritza et ses alliés, et de nouveau contre les Francs. Ces faits historiques marqueront un avant et un après pour le peuple basque qui sera libéré pendant plusieurs siècles, grâce à la création du Royaume de Pampelune-Navarre, de l’impérialisme de ses voisins {Ajout personnel important : … et perdra en 824 définitivement le duché de Gascogne ou Waskonie continentale au profit des Francs.}

La Navarre primitive est composée des Tierras de Deio, Berrueza, Tierra Estella de la famille Eneka-Ximena jusqu’à Pampelune, étendait son pouvoir en Alava avec les Belasko, avec les Garsea dans le Haut-Aragon, avec d’anciens grands musulmans et propriétaires fonciers romains d’origine baskon, les Banu Qasi[43]. La Navarre contrôle aussi les villes de Calahorra et de Tudela, et en ayant comme frontière entre des Vascons chrétiens et musulmans jusqu’1119, Olite ou Tafalla.

Ces musulmans sont beaucoup d’ euskaldunes tel que le chef arabe d’origine vasconne qui libère ainsi la ville basque de Huesca en l’année 797 : Bahlul ibn Marzuq ibn Uskara[44]. Son épellation traditionnelle de Huesca a été compilée par le géographe musulman Al-Udrí au XIe siècle[45].

C’est la première fois qui est écrit le mot « euskara » dans l’histoire. Uskara est « euskara » en dialecte roncalais, vallée frontalière à la province Huesca, et dans les dialectes aquitains[46].

Le royaume de Pampelune est arrivé à comprendre au XIe siècle avec à sa tête Sanche III et son fils Garcia IV des territoires qui vont de Nájera jusqu’à Olite-Tafalla, l’unité basque retourne comme au temps du duc aquitano-baskon Eudes[47].

 

§         Royaume de Pampelune-Navarre jusqu’au XIIe siècle

Toute la Baskonia ibérienne est contrôlée et régie par le royaume de Pampelune qui a suivit un processus naturel de création d’un État basque. On ne connaît pas de luttes internes entre Basques durant tous ces siècles (depuis la chute de l’Empire romain Occidental jusqu’au XIe siècle).

Sanche VI le Sage (1150-1194) utilise pour la première fois le terme de « Royaume de Navarre » au lieu de « Royaume de Pampelune », utilisé précédemment. On ne cite déjà plus toutes les parties du royaume, et parlé simplement de « Navarre » est amplement suffisant. Ce terme est déjà reconnu internationalement et apparaît dorénavant dans tous les textes officiels de tous les royaumes d’Europe.

En 1167, le roi Sanche VI le Sage, l’évêque de Pampelune et le comte Beila, décident dans un document officiel que l’euskara (LINGUA NAVARRORUM) sera la langue nationale des Navarrais, c’est-à-dire, du Royaume de Navarre. L’évêque de Pampelune, Pedro de Paris, adapte une entente avec le comte Beila sur le buste d’Arimeria appartenant à l’église de San Miguel Excelsis (Document daté de 1167). En sixième ligne, commençant par la fin, il est dit : « Erit autem talis differncia inter Orti Lehoarriz et Açeari Umea et successores eorum, quod Orti Lehoarriz faciet tu lingua Navarrorum dicatur unamaizter et Açceari Umea faciet buruçzagui, quem voluerit »[48][49]. Traduit par l’analyste José Moret : « Et ce sera avec cette différence entre Orti Lehoarriz et Aznar Umea, que Orti met, comme on dit dans la langue navarraise, un Maizter (Mayoral[50] de Bergers dans euskara) et Aznar Umea un Buruzagi (Mayoral de manœuvres) auquel il veuille »[51][52].

Par conséquent, parler en navarrais, c’est parler l’euskara[53] (lingua Navarrorum / lengua de navarros = vascuence et Navarro = Vascongado[51]).

{Ajout personnel important : … La substitution linguistique du latin par l’occitan comme langue administrative, officielle et judiciaire dans le Royaume de Navarre est due au prestige social, bien qu’elle ait trouvé très tôt sur son chemin un roman navarrais concurrent, qui jouissait aussi d’un caractère officiel, contrairement à l’euskarien, langue majoritaire du Royaume.}

La majorité des textes en euskara de cette période sont des toponymes, anthroponymes et parfois des phrases complètes intercalées dans des textes en roman navarrais et en latin. Un exemple sont les Glosses[54] de San Millán (1025), avec une considérable liste de peuples et de villes d’Alava et les deux Glosas Emilianenses (Xe), qui à leurs tours contiennent le premier témoignage sur la langue castillanne. Un autre document d’importance est le livre du pèlerins d’Aymeric Picaud, qui inclut un bref vocabulaire en euskara. (la) (eu) Nauarri et Bascli unius similitudinis et qualitatis in cibis sellicet et uestibus et lingua habentur, sed Bascli facie candidiores Nauarris approbantur. Nauarri pannis nigris et curtis usque adgenua tantummodo, Scotorum more, induuntur et sotularibus, quos lauarcas uocant, de piloso corio scilicet non confecto factas, corrigiis circa pedem alligatas, plantis pedum solummodo inuolutis, basibus nudis, utuntur. Palliolis uero laneis, scilicet atris, longis usque ad cubitos, in effigie penule fimbriatis, quos uocant saias, utuntur… Si illos comedere uideres, canibus edentibus uel porcis eos computares. Sique illos loqui audires, canum latrancium memorares. Barbara enim lingua penitus habentur. Deum uocant Urcia [urtzia>ortzia?], Dei genitricem Andrea Maria [Andrea Maria], panem ogui [ogia (pain)], uinum ardum [ardoa (vin)], carnem aragui [aragia>haragi (viande)], piscem araign [arraiñ>arrain (Poisson)], domum echea [etxea (maison)], dominum domus iaona [iaona>jaona>jauna (Monsieur)], dominam andrea [andrea (Madame)], ecclesiam elicera [elizara>eliza (église)], presbiterum belaterra, quod interpretatur pulcra terra, tricticum gari [gari>garia (blé)], aquam uric [urik>ura (eau)] , regem ereguia [erregia>erregea (roi)], sanctum Iacobum Iaona domne Iacue [Jauna done Jakue>donejakue (Saint-Jacques de Compostelle)]… Ubicumque Nauarrus aut Basclus pergit, cornu ut uenator collo suspendit et duo iacula aut tria, que auconas uocat, ex more manibus tulit.[55]}

Depuis l’époque franque, on appelait « Navarrais », tout ce qui se référait naturellement au Royaume de Pampelune, mais seulement aux personnes qui parlaient l’euskara (presque tous à cette époque), pour finalement avec Sanche le Sage, entre 1162 et 1167, commencer à appeler « Navarrais », toutes les personnes vivant dans le territoire de Navarre (qu’ils sachent ou non euskara). Comme aussi nous le confirment Jimeno Jurio, Yaguas y Miranda ou Ricardo Cierbide : « Regnante rege Sancio in Nauarra. Episcopo Petro Pampilona ».

En 1050, apparaît déjà le terme de Navarre écrit avec un « b » : « Nabarra ». On croit que le toponyme Navarre pourrait peut-être dériver du mot « naba », une voix préromaine, du protobasque, dont la signification serait « terre entourée par des montagnes », [56][57] parfaitement applicable à Pampelune et ses environs tels que Berrueza-Deio-Lizarra. « – oa » de « Nafarroa » (« Navarre » en euskara) signifie « le secteur ».De la même manière, Pampelune serait l’ancien village vascon d’Iruña, « Ville au pied » des montagnes.

À titre d’exemple : Benjamín de Tudela[58] dans son livre de voyages nous dit durant l’année 1170, qu’il est de Tudela, « Pays de Navarre ». Bien des années après (avec les Thibaut de Navarre sur le trône, 1234-74) dans les Contrées de Tudela et de Peralta, zone où n’avait pas disparu l’euskara après l’invasion musulmane, il mentionne encore des actes dans lesquels la Navarre est comme un pays étranger, différent du sien, et il ne se sent pas encore intégrés depuis la reconquête un siècle auparavant.

Au XIIe siècle, est aussi écrit pour la première fois le mot « basquenz » dans le Cartulaire du monastère de Leire, d’où dérivera le mot « vascuence» et dans lequel on parle aussi « de LINGUA baskonea » (en réalité déjà depuis l’année 1058) ; toutes ces expressions servent à désigner l’euskara et dérivent du latin « uaskonice » (« parler à la manière basque » selon Koldo Mitxelena[59]). De même que « baskongado », mots qui sont devenus aujourd’hui presque des archaïsmes, vient de « baskonciatus » (celui qui parle basque), de « bascon » et donc par conséquent de « vasco » (basque). Pendant le Moyen-Âge, on a aussi utilisé le terme de « Baskonica Lingua ».

Le terme pourrait venir de l’époque visigotique. Pendant la tentative d’occupation militaire des Wisigoths du duché de Baskonia (du Ve siècles au VIIIe siècle ), dans plusieurs textes apparaît le terme « vasconizado » en latin. Cela a donné lieu à différentes interprétations concernant l’occupation militaire de la tribu des Vascons sur le reste des populations bascophones, théorie non démontrée et si largement critiquée par Mitxelena ou Caro Baroja par exemple, et, qui aujourd’hui sont à exclure d’après les restes archéologiques d’Iruña Veleia[60][61].

Parmi les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle, Aimery Picaud [62](XIIe siècle ) décrit dans son « Codex Calixtinus »[63] les peuples qu’il rencontre dont entre autres les Basques. Il nous dépeint dans de façon méprisante. Comme éléments qui peuvent nous intéresser, il y a les phrases suivantes : «l» Puis, aux alentours des ports de Cize, se trouve le Pays Basque, dont la grande ville, Bayonne, est située au bord de la mer vers le nord. Ce pays dont la langue est barbare, est boisé, montueux, pauvre en pain, vin et aliments de toutes sortes…[64]».», (la) tellus basclorum habens urbem baionam in maritima (1140) ». Il parle des Basques de Bayonne aux Pyrénées, qui sont maintenant sous le couronne anglaise, toutefois avec une double vassalité avec la Navarre. On commence à parler le « basque » en arrivant à Bayonne, dit Aymeric.

Sont Navarrais, tous les Basques péninsulaires du royaume de Navarre. Bien que différent, Aimery Picaud dit que les Basques et les « Navarrais » sont très semblables, de coutume et de langue, s’habillent de manière égale. L’opposition chromatique blanc-noir intervient plusieurs fois dans le texte. La couleur noire désigne un trait spécifique de l’identité corporelle des paysans basques et navarrais. Les premiers, plutôt sombres de peau, ont cependant » le visage plus blanc (facie candidiores) que les Navarrais «. Sur ces derniers, il est dit qu’ils » portent des vêtements noirs (nigris) et courts qui s’arrêtent au genou […], des manteaux de couleur sombre (atris) «, sont perçus comme un peuple » noir de couleur (colore atra), laid de visage «. Le voyageur français indique: « » Dans certaines régions de leur pays, en Biscaye et Alava, quand les Navarrais se chauffent, l’homme montre à la femme et la femme à l’homme ce qu’il devrait cacher. Les Navarrais forniquent honteusement avec les bestiaux ; on raconte que le Navarrais met un cadenas à sa mule et à sa jument pour empêcher tout autre que lui-même d’en jouir. La femme comme la mule est livrée à sa débauche ( libidinosa)[64] «. Il évoque davantage le registre de l’animalité que le langage humain : » en les écoutant parler, on croit entendre des chiens aboyer. Leur langue est en effet tout à fait barbare. Ils appellent Dieu, Urcia, la mère de Dieu, Andrea Maria, le pain, orgui, le vin, ardum, la viande, aragui… » [64]. D’ailleurs, n’est-ce pas l’imitation de cris d’oiseaux et d’animaux sauvages qui, dans certaines circonstances, sert de base au code » barbare » dont use le Navarrais ou le Basque pour communiquer ? Quant à la cruauté, on peut être sûr que la classe paysanne y excelle. Ainsi, la méchanceté redoutable du peuple Navarrais : » C’est un peuple barbare, différent de tous les peuples et par ses coutumes et par sa race, plein de méchanceté «, » expert en toutes violences, féroce et sauvage «, » cruel et querelleur «; » Pour un sou seulement, le Navarrais ou le Basque tue, s’il le peut, un Français. «[64]

 

§         Le XIIIe siècle , celui de la conquête de la Navarre Occidentale

Nos conquérants ont continué à jouer avec notre gentilé tout en justifiant leurs invasions et leurs tromperies. À cette époque, on appelle « Basques » , la partie qui est aujourd’hui le Pays basque continental et qui était sous le joug des Anglais, c’est-à-dire les Souletins (zuberotarrak ou xiberutarrak), les Labourdins (lapurtarrak), et les Gascons. Ces derniers sont aussi des Basques de la Baskonia continentale qui ont perdu l’euskara au profit du gascon (ou béarnais)[65].

Le béarnais qui est le nom donné au gascon parlé en Béarn et le gascon conservent quelques tournures grammaticales d’origine euskarienne et aussi 20% du lexique ont une racine des mots basques. {Ajout personnel… Une bonne moitié du vocabulaire botanique est d’origine basque en gascon, autant de parentés dans le domaine animal (souvent des traductions mot à mot). Quelques exemples : arrian=vautour (cf basque arana), caparra=tique (cf basque kaparra), biscarrar=tondre… etc. Par contre je ne trouve aucune référence pour les 20% et la grammaire euskarienne dans le gascon. De plus, l’auteur affirme entre autres que le gascon, donc le béarnais, le roman navarrais et le proto-espagnol sont des « romans basques », c’est-à-dire, pas des langues issues du basque, mais créées par des Basques (Vascons…etc). Pour eux, l’importance de parler une langue d’origine latine primait sur l’euskara de l’époque (proto-basque/aquitain). À suivre…}[66].

L’Aquitaine du Haut Moyen Âge allait seulement de la Loire à la Garonne. Cette Aquitaine, Loire-Garonne, était un territoire riche et très romanisé, dominé parfois par les Francs ou des rebelles. De son passé basque, il ne resterait peu ou même rien au nord et cela irait en crescendo au fur et à mesure que nous nous approchons de la Garonne[67][68].

La partie sud-est de l’Aquitaine et la Baskonia Ultérieure sont appelé Guyena[69] par les Anglais qui occupent militairement la Baskonia continentale grâce aux alliances formées. Quant aux Navarrais, c’est-à-dire les habitants du Royaume de Navarre, dont maintenant le terme est juridique et politique, ils doivent maintenir leur indépendance. Ce terme de Navarrais s’applique pour les Navarrais de Basse et Haute-Navarre et ceux de la Sonsierra riojana[70].

Les Biscaïens, les Alavais et les Guipuscoans, jusqu’à présent appelés « Navarrais », vont être conquis par les Castillans et cesser d’être des hommes libres dès le XIIIe siècle. Après la conquête, on commence à les appeler des « bizkaínos (Biscaïens) », peut-être à cause du nom de la propriété initiale, c’est-à-dire de la Seigneurie de Biscaye[71]. Dérivera par la suite le toponyme Golfe de Biscaye (les Français parlent du golfe de Gascogne)[72]. Par conséquent, il est interdit depuis cette époque pour les Navarrais occidentaux d’être appelé « Navarrais ». Curieusement, on parlera de « bizkaínos (Biscaïens ou Biscayens) » pour parler des bascophones, incluant ceux du royaume de Navarrre. Le terme sera l’usage courant durant des siècles. Pour d’autres, comme François Xavier[73] de Navarre au XVIe siècle ou le Souletin Agosti Xaho[74] au XIXe, ils sont aussi appelés « Biscaïens ».

Dans une missive[75], Xabierr[76], s’adresse à ses compagnons à Rome depuis Cochin[77] en 1544 : « No hallava entre ellos otra respuesta sino que eran christianos, y que por no entender ellos nuestra lengua no sabían nuestra lei, ni lo que habían de creer, y como ellos no me entendiesen ni yo a ellos, por ser su lengua natural malabar y la mía bizcaína (le malabar étant sa langue naturelle et la mienne biscaïenne), ayunté los que entre ellos eran más sabidores, y busqué personas que entendiesen nuestra lengua y suia de ellos, y después de avernos ayuntado muchos días, con grande trabajo sacamos las oraciones… de latín en malabar ».

Encore en 1625, le chroniqueur Lope de Isasti se plaignait de confondre les Guipuscoans des Biscaïens puisque dans la « Castille et la Galice, on appelait ainsi tous ceux qui parlent langue basque (baskongada) [78] ».

 

§         Euskaldun

Comme nous l’avons vu, le mot « eusko » et ses variantes « ausko », « vasco », « ouasco », s’écrivent depuis l’époque romaine et sont la première référence écrite sur peuple basque. Toutefois les mots avec le suffixe « -dun » n’apparaissent que plusieurs siècles plus tard. Jusqu’à présent, la première apparition de ce suffixe se trouve dans un document de Eslaba (Haute-Navarre, proche de Zangoza (Sangüesa)) qui date de 1276 et où apparaissent les mots « erdaldun » et « erdara »[79] (celui qui ne sait pas ou qui ne possède pas l’euskara) , antithétiques ou qui est contradictoire à « euskaldun » (celui qui sait ou qui possède l’euskara) et « euskara ».

À Sangüesa en 1366, deux gentilhommes portent le surnom d’« Erdara » et peu avant à Artaxona (Artajona proche de Taffala), il y a le nom de « García Erdalduna », ce qui démontre que l’ignorance du basque ou de la langue navarraise était plutôt inhabituelle dans la zone moyenne de la Haute-Navarre. Mais les changements de noms des Basques et de notre territoire, en fonction des conquêtes et des impérialistes qui continuent à fractionner politiquement notre « Amalur » (Mère-nature ou Mère-patrie) au dépend de nos propres intérêts, ne s’arrêtent pas ici.

 

(fin de la première partie)

§         Après la conquête de la Haute-Navarre :

La conquête de la Haute-Navarre a eu lieu entre 1512 et 1524 par le royaume de Castille et d’Aragon. On commence à faire référence à cette époque à la Basse-Navarre comme « terre de Basques »[80], et de nouveau, on essaye de séparer les Basques conquis des Basques libres et on évite d’utiliser le terme de Navarrais. Cette fois-ci, les notions sont inversées, puisque avant, les seuls Basques libres étaient ceux de Navarre alors que ceux de la Soule et du Labourd formaient un État indépendant de la Basse-Navarre et de la vicomté de Béarn (rejoint à nouveau à la Navarre par le mariage depuis le XVe siècle). Ailleurs, notre ethnonyme est nié, il nous est interdit au XIIIe siècle d’utiliser le terme de Navarrais, car tout à coup, nous sommes juste des « Biscaïens ».

Les Haut-Navarrais, par leur volonté à vouloir garder leur royaume dans les mains de rois légitimes français[81] étaient péjorativement appelés «franceses» (Français) (également les rebelles, les schismatiques, des déserteurs, les criminels, les accusés de crime par sa «lèse-majesté», etc.)

C’est ainsi que le conquistador Lope de Agirre[82] (Oñatiarra, Guipuscoan) traite son supérieur, Pedro de Ursúa[83], dans la recherche de l’El Dorado (Baztandarren, Navarrais dont la famille a contribué à la conquête par la Castille du royaume de Navarre)[84].

Bon nombre des territoires continentaux du royaume de Navarre, sont occupés par des Navarrais qui ont perdu l’euskara durant le Moyen-Âge, après la conquête et l’imposition culturelle castillane. Ils cessent d’être Nabarro ou Navarrais, comme c’est le cas dans La Rioja, Bureba y Castilla Vetula, l’extrême nord de l’Aragon et dans les Pyrénées, avec des exceptions comme le village de Cinco Villas en Aragon encore unilingue bascophone au XIXe siècle[85].

Selon les conquérants, l’euskara est un obstacle majeur à l’assimilation (nettoyage ethnique) de la population « Nabarro » (navarraise). Ils font disparaitre de la conscience des gens la notion d’État et même de la nation navarraise, et ce assez facilement[86][87].

Du XVIe au XVIIIe siècle, Biscaïens, Guipuscoans et Haut-Navarrais se font appeler « Cantabres », en référence à la «Cantabria» qui est restée indomptable face à l’impérialisme romain jusqu’à l’an 26 av.J.-C.

Même Agosti Xaho, Souletin (zuberotarra) s’auto-défini comme « Cantabre » au XIXe siècle. « Cantaber » avait un sens ethnique basque, et même Íñigo de Oñaz y Loyola, francisé en Ignace de Loyola ou François Xavier, n’ont utilisé l’expression de Basque ou Navarrais, ni même celle d’Espagnol[88] pour s’auto-définir.

On utilisait ce terme parce cela faisait référence à une certaine vasquidad ou basquitude des Cantabres, qui stoïquement succombèrent devant l’armée romaine. Ils seraient hypothétiquement les descendants des premiers habitants de la Péninsule Ibérique, les Ibères. En fait les Basques, ne faisaient pas partie des peuples cantabriques, ni mêmes des peuples africains qui sont arrivés tardivement en Iberie[89], la Baskonia était habitée depuis des millénaires par les Basques ou Proto-Basques, territoire où il n’y a aucune trace des Ibères.

 

§         Du XVIIe siècle à aujourd’hui, perte permanente de l’État Basque et émergence de Euskal Herria

L’État basque disparaît de facto en 1620, lorsque les troupes françaises occupent les parlements de la Basse-Navarre et du Béarn[90].

Le grand écrivain basque Pedro Agerre Azpilikueta, dit Axular[91] écrivit peu de temps après, en 1643:

«Badaquit halaber ecin heda naitequeyela euscarazco minçatce molde guztietara. Ceren anhitz moldez eta differentqui minçatcen baitira euscal herrian, Naffarroa garayan, Naffarroa beherean, Çuberoan, Lappurdin, Bizcayan, Guipuzcoan, Alaba-herrian eta bertce anhitz leccutan».

«Je sais de même que je ne peux pas m’étendre à toutes les formes de l’euskara. Puisqu’il y a beaucoup de parlers et on parle différemment en Euskal Herria (Pays basque), dans la Haute-Navarre, la Basse-Navarre, Zuberoa (Soule), Lapurdi (Labourd), Bizkaia (Biscaye), Gipuzkoa (Guipuscoa), Alava et dans beaucoup d’autres zones.»

Autrement dit, si nous lisons attentivement Axular, Les sept provinces configurent le territoire basque, mais aussi durant le XVIIe siècle, en dehors de l’Euskal Herria, l’euskara est aussi parlé dans de nombreux endroits, comme dans les régions montagneuses de La Rioja Alta ou dans le Béarn[92], Haut-Aragon[93], dans la Bigorre[94] et autres régions des Pyrénées, mais ces territoires ne sont pas considérés par Axular comme faisant partie de l’Euskal Herria[87].

Mais le premier qui a écrit le mot « Heuscal-herria » est Johannes Leizarraga en 1575 dans le prologue du Nouveau Testament[95], seulement en 2004, on a trouvé un manuscrit plus vieux de Juan Perez de Lazarraga (écrit vers 1567-69) qui semble lui aussi utiliser le même nom. Euskal Herria est « le pays de la langue basque, l’euskara », selon Euskaltzaindia.

Euskal Herria fait davantage référence à la nécessité de trouver un nom unique à un même peuple. Ce dernier ayant été démembré par les impérialismes, arraché politiquement de son État commun, un État entièrement occupé par la conquête impérialiste. Euskal Herria est le terme naturel des « Navarrais (Nabarro) » et un terme interdit en Nabarra, là où la conquête militaire était un fait[96].

 

§         XVIIIe siècle, la «nation basque» (nación vascongada)

On n’appellera plus les Navarrais occidentaux vascongados (Basques) et ce jusqu’au XVIIIe siècle. On désigne en principe tous ceux qui parlaient euskara, les « Biscaïens (Bizkainos) ». Le terme « nation »[97] (du latin « nationem ») jusqu’au XVIIIe siècle a été utilisé avec pour signifier un groupe ethno-linguistique. Ainsi, la «nation basque» est en lien avec la langue basque. Au XVIIIe siècle, Larramendi[98] parle de la «nation basque» et Perotxegui publie « Origen de la nación vascongada y de su lengua (Origine de la nation basque et sa langue) ».

Depuis le XVIIIe siècle, l’État espagnol dirigé par des Bourbons désigne « Provincias Vascongadas » (provinces basques)» Alaba, Guipúzcoa y Vizcaya, mais pas la Haute-Navarre, qu’ils considèrent comme partie du Royaume basque.

Le nom «Provincias Vascongadas» altère donc la sémantique du mot «vascongado», qui jusque-là signifiait seulement «locuteurs de langue basque», Euskaldun. Mais pour certains, «vascongado» s’est mis à signifier pour certains ceux «d’Alava, du Guipuscoa et de la Biscaye».

 

§         XIXe siècle, le «Pays basque» de «Zazpiak bat»

Plus tard, le nom de «vascongado» tomba en désuétude, remplacée par «vasco», du français «Basque», qui se réfère à la langue que nous parlons.
Au milieu du XVIIIe siècle, le terme «nation» a acquis une signification politique (État-nation), et pour nommer un groupe ethnolinguistique, on commence à utiliser plutôt le mot «país» (traduction française de «pays», et ce du latin «pagus», aldea). Ainsi, en France, il désigne une région naturelle (ou pays traditionnel), telle que définie par l’école géographique de Vidal de la Blache ou par des érudits locaux, ou issus d’un héritage historique féodal ou antique (le Vendômois, la Gâtine tourangelle, la Champagne berrichonne, la Brenne, le pays de Bray, le pays de Caux…)

Avec l’influence impérialiste, l’ancienne appellation de « nación vascongada » (nation basque) changea une fois de plus de nom, pour « país vascongado » (Pays basque), et par « País Vasco » (Pays basque). ainsi le terme «pays» a une connotation beaucoup moins politique que le terme de «nation».

C’est ainsi que le territoire des Basques a été rebaptisée « Pays basque », traduit en castillan en tant que « País Vasco », comme au XIXe siècle.
La carte de Jean-Baptiste Nolin[99] (Paris, 1704) se lit « Mer de basque » et en dessous du latin « sinus Tarbellicus ».
Ces dénominations de « nation basque » («nación vascongada», «país vascongado» ou «País Vasco») sont toujours traduite en basque par « Euskal-Herria ».

L’union culturelle a inspiré l’expression « Zazpiak bat » à Antoine Thompson d´Abbadie (1810-1897), appelé «Père du peuple basque», avec qui Agusti Xaho a également collaboré.

En 1836, dans un travail commun, Agosti Xaho et Antoine d’Abbadie, parents éloignés, écrivent la première grammaire Souletine «Études grammaticales sur la langue euskarienne» qu’ils dédient « aux Basques des 7 provinces », en basque : Zazpi Uskal Herrietako Uskalduner, (bien qu’Arnauld Oihenart ait écrit quelque chose à ce sujet en 1657). Mais c’est à Pampelune que la formule « Zazpiak Bat » fut lancée pour la première fois en 1876 par le linguiste navarrais Arturo Campión Jaimebon[100] lors de la publication de son livre « Consideraciones acerca de la cuestión foral y los carlistas en Nabarra ».

«Zazpiak bat», «sept (provinces basques) font un (pays)» est inspirée par « (h)irurak bat » (les trois font un) de la Real Sociedad Bascongada de Amigos del País ou Euskalerriaren Adiskideen Elkartea. Plus tard, le « Laurak bat » (les quatre font un) viendra avec la période de carlistes du gouvernement provincial de la Haute-Navarre qui cherchait à faire front commun avec les trois autres provinces de l’Ouest de la Navarre.

Le « Laurak bat » était également présent dans la chanson « Gernikako Arbola[101] » chanson écrite par Urretxu Jose Maria Iparragirre, que l’on a pris comme un hymne spontanée d’Euskal Herria.

Aujourd’hui, on parle parfois de « Seirak bat » (les Six (font) un), considérant que la Haute-Navarre et la Basse-Navarre comme une seule et même province (La Navarre réduite ou médullaire), mais en réalité, toutes les provinces représentent la Navarre, et pas seulement ces deux,. Cependant même si «Zazpiak-Bat» est une devise appropriée quoiqu’incomplète, elle laisse de côté d’autres territoires et accepte les divisions imposées par les Espagnols et les Français comme naturelles alors que cela n’est pas le cas.
Sur la base de la devise «Zazpiak bat» de 1897, Jean Jaurgain de Ozaze, président d’Euskaltzaleen Biltzarra[102], a créé l’armoirie d’Euskal Herria comme nous la connaissons aujourd’hui[103]. Il faut aussi souligner le travail du prince Lucien Bonaparte, ami d’Abbadie et neveu de Napoléon Bonaparte, l’un des précurseurs de l’étude scientifique de l’euskara et ami fervent de l’Euskal Herria, au sujet de duquel il y consacrera 33 livres.

Louis Lucien Bonaparte, dialectologiste illustre dans le travail de recherche a, dans le cadre personnel et en partie avec l’aide de collaborateurs, dessiné dans une carte, datée de 1863. Elle est éditée en 1871 avec des données collectées jusqu’en 1869, les limites de la langue basque dans chacun de ses dialectes: le biscaïen, le guipuscoan, le labourdin, le souletin, haut-navarrais méridional, le haut-navarrais septentrional, le bas-navarrais oriental et occidental. Elle est la première carte connue d’Euskal Herria.

 

Abbadie ou Lucien Bonaparte parlent des sept provinces d’Euskal Herria avec pour centre géographique le massif d’Andia, à proximité de l’ermitage de San Donato (Uharte-Arakil), au sud du mont Lezitza, proche de la capitale basque par excellence, Pamplona-Iruña jusqu’aux Pyrénées, sans oublier le Béarn basque ou navarrais et La Rioja, par exemple.

Le premier verset qui utilise «Zazpiak (Beti) bat» était un bertso[104] de mauvaise qualité chanté par le Guipuscoan Casal Otegi dans une compétition entre plusieurs bertsolaris sur la base d’un thème, 1891:

Zuben anayak izango gera bizi artian
Adierazten dizutet gogoz biyotzetikan
Zazpiak bada lotsaz ez gaiten geldi atzian
Pozik alegiñ egin dezagun aman gatikan.
Izan liteke negar egiñaz gure gatikan
Arkitutzia buru makurka baztar batian
Korri mutillak, jarri gaitian danen gatikan
Barkaziyua eskatutzeko bere aurrian.
Euskaldun danak ama euskara maita dezagun
Ta biyotzetik Jaungoikoari beti eskatu
Idukitzeko bere onduan gau eta egun.
Bere barrunen gaitzik beñere ez dedin sartu,
Ama betiko izango gera zurekin lagun
Ta guregatik irudipenik ez iñoiz artu.

 

 

 

A la recherche d’un nom et d’une identité::

Le linguiste Wilhelm von Humboldt[105] (fin XVIIIe au XIXe siècle) dans sa visite en Euskal Herria s’exprime ainsi : «Quand ils veulent désigner l’ensemble de la nation basque, on tombe dans la perplexité et l’on cherchera en vain le terme acceptable à la fois par l’Espagnol, le Français et les Allemands. En général, les Français ne connaissent pas de dénomination. Ils disent « Biscayens » en parlant des Basques de la péninsule, des « Basques » en parlant du Pays basque français et si nécessaire recourir à l’ancien nom Cantabrique (…). Les gens se sont nommés d’après les provinces: Biscayens, Guipucoans, ou Alavais … Alors, ce malheureux peuple perd l’unité de son nom. » (…) En tout cas, ce peuple est éparpillé dans le Pays Basque français, les provinces baskongadas et de Navarre : Basques. »[106]

La Haute-Navarre qui faisait référence à l’État basque, perd son nom symbolique de «royaume» après avoir perdu la Première guerre carliste et l’imposition d’une loi connue, et utilisant un euphémisme: la « Ley Paccionada »[107] «Traité sur le droit» (16 Aout 1841), qui a transformé le Royaume en simple province espagnole[108], avec un certain degré d’autonomie. Cette loi modifiait partiellement les fueros (les articles 16 à 25 qui spécifiaient le régime fiscal) Le gouvernement agit aussi par décret dans les autres provinces basques.

La Basse-Navarre, la Soule, le Labourd et le Béarn perdent aussi leur statut de royaume. La constitution française de 1791 a finalement aboli le titre traditionnel de « Roy de France et de Navarre » par « Roy des Français », malgré les protestations indignées des frères Garat, et le député de l’ambassade de Basse-Navarre à Paris. A la Constituante, Polverel, député de la Navarre, demande, pour le roi de France, le maintien de l’ancien titre : Roi de France et de Navarre. Saliceti intervient pour dire qu’à son avis le titre de roi des Français est suffisant, mais que si l’on ajoute : roi de Navarre, il demande qu’on dise aussi : roi de Corse. L’assemblée décrète que rien ne sera ajouté à l’expression « roi des Français ». Polverel conclut «que si le roi a refusé le serment et l’Assemblée nationale le titre de roi de Navarre, la Navarre n’est pas la seule qui constitue une République indépendante[109].

La Restauration des Loyalistes en 1814[110] restaure, momentanément, le titre de « Roy de France et de Navarre ». En 1830, la monarchie «libérale» française annule cette distinction, encore et pour toujours, et la remplace par « Roy des Français », au pluriel.

Le XIXe siècle est aussi le siècle du nationalisme, qui prend de l’ampleur en Allemagne où le peuple « Volsk » prend de la vigueur. Les traditions, l’histoire, les chansons et les langues populaires, sont mis de l’avant par Herder, Schiller ou les frères Grimm[111]. Et un mouvement en nait et mène à la naissance de l’État allemand unifié qui comprend une grande partie du peuple allemand.

Au Pays basque, les frères Arana à la fin du XIXe siècle vont être à l’origine du nationalisme basque. Sabino présente un néologisme: « Euskadi ». Il croyait à tort que « Euzko » était une dérivation de « «Eguzki» » (soleil), d’où le «z», mais ce n’est pas le cas, en fait « Euskadi » a pour racine racine « Euskara » et est orthographié avec un « s »[112].

Euzkadi ou Euskadi qui signifient « série d’Euskos » était un néologisme ayant un contenu politique, définissant ainsi comme tel le nom d’un Etat Basque, par rapport à Euskal Herria ou Pays Basque qui ont plutôt une signification culturelle. Mais il y a une erreur, car le suffixe «-di» ou «-ti» devrait être utilisé que pour les ensembles d’arbres: pagadi, aresti, pinudi (hêtre, chêne, pin) et ainsi de suite. Ce nom est systématiquement utilisé depuis 1900[113].

Ce n’est pas la première tentative des Basques à créer un mot en euskara concernant Pays Basque, c’est-à-dire, à Euskal Herria[114], en voulant lui donner une connotation politique plus grande que simplement culturelle.

Ainsi, Eusebio Azkue[115] en 1862, utilise le mot « Euzkadia » et dans la littérature française et espagnole de l’époque, apparait le mot « Euskaria »[116].

Arturo Kanpion en 1878 est le créateur de l ’»Asociación Euskariana» ou « Nafarroako Euskara Elkargoa » qui travaille en faveur de la culture basque et d’un État de Nabarra, avec l’union des quatre provinces.

Des vérités qui avaient déjà été écrites par Arturo Kanpion, je ne peux m’empêcher de citer celle-ci: « les plus grands ennemis que les Navarrais avaient et ont, sont les Navarrais eux-mêmes. Chaque jour la Navarre devient de moins en moins basque, et chaque jour de moins en moins navarraise aussi» [117].

 

§         XXe siècle: le statut

Ensuite, le parti créé par Sabino Arana, le PNV, donne le nom de Communauté autonome d’Euskadi lors de la constitution espagnole de 1978 (C.A.V., Comunidad Autónoma Vasca), après une dernière tentative déjouée par le soulèvement militaire fasciste. Et on utilise désormais « Euskadi » à la place de «vascongadas», ce terme devenant obsolète.

Dans son article 1 du Statut de Gernika, le TITRE PRÉLIMINAIRE dit: « Le peuple basque ou Euskal Herria, en tant qu’expression de sa nationalité, et pour accéder à son auto gouvernement, se constitue en Communauté autonome dans l’Etat espagnol sous le nom de Euskadi ou Pays Basque, conformément à la Constitution et avec le présent statut, qui est sa norme institutionnelle de base.»[118],[119]. La phrase[120] n’est pas difficile à comprendre, sauf sur la confusion ou la collaboration pure et simple avec l’impérialisme espagnol.

Mais comment doit-on l’appeler?

Nabarra (Navarre) : c’est la dénomination politique avec laquelle nous avons été reconnus dans le monde comme Basque : il est notre État historique et indépendant né de « Baskonia », et ce grâce à la puissance de ce peuple. Par conséquent, pour tous les Basques qui veulent être politiquement indépendant et retrouver un État, nous nous appellerons : « Nabarro » (Navarrais).

Nous pouvons être des Navarrais Occidentaux (comme les « nabarros de Bizkaia, nabarros de Alaba ou nabarros de gipuzkoanos »), de la mer navarraise (ou la côte basque), les Haut-Navarrais et Bas-Navarrais réunis, voire Nabarrais continental, Nabarrais d’Aquitaine et Gascons, Nabarrais péninsulaires face aux Nabarrais ibériques .

Le terme « Nabarro » (« navarrais ») a été tellement manipulé qu’aujourd’hui on attribue ce dernier seulement aux Haut-Navarrais et Bas-Navarrais d’une Navarre réduite (jamais pour l’unité de ces derniers), non plus pour les nabarros-baskongados (Basco-Navarrais), nabarro-labortano (Navarro-labourdins) ou nabarro-suletino (Navarro-souletin) et encore moins pour les nabarro-riojano (Navarro-Riojanais) ou bearnés-nabarro (Navarro-béarnais) par exemple.

 

§         Euskal Herria : communauté de culture basque majoritaire en Navarre

Seuls ceux qui possèdent la culture régnante de Navarre, avec sa grande diversité, et qui sont conscients d’appartenir au même peuple, sont Navarrais[121], tout en sachant que l’euskara est nécessaire pour pouvoir être des « Euskariens », ou dans la même veine, « bascophone », principal signe d’identité de la culture basque, et par conséquent de la Navarre.

Dans notre langue (euskara ou navarrais), nous nous appelons tous « euskaldunak » et qu’importe les divisions politiques impérialistes. Bien que ce terme soit connu, il est ni exclus, ni nié quand on l’utilise, car chacun d’entre nous sait qu’il parle la langue d’Axular. Mais, nous sommes des « nafarrak », quand nous sommes conscients d’appartenir à un peuple politique, un peuple en marge de nos conquérants et de leurs colons (ces derniers peuvent être aussi « Euskalduna » (euskarien)).

Le mot «Euskadi» apparaît dans le Statut d’Autonomie du Pays basque et serait actuellement un terme plus moderne pour décrire les « Baskongadas ». La province de Navarre (CFN ou Communauté forale de Navarre (Comunidad Foral de Navarra en castillan, Nafarroako Foru Erkidegoa / Komunitatea en basque)), est une province statutaire de Navarre, ce qu’Axular appelait « Alta Navarra » (Nafarroa Garaia ou Haute-Navarre), et à laquelle on pourrait la nommer comme tels: « mini-Navarre », « Navarre résiduelle » (Tomás Urzainqui Mina) ou « Navarre médullaire « (Jose Maria Jimeno Jurio), bien qu’elle ait été aussi utilisé pour désigner le terme moins dédaigneux que « Navarre primitive », entre autres.

« Iparralde » équivaut au territoire basque au nord des Pyrénées (« Zone nord ») et « Hegoalde » au sud de ce dernier ; mais ce ne sont plus que des références géographiques de notre nation, la même chose que le Pays Basque continental ou péninsulaire et seulement qu’une partie de la Navarre.

Le Pays basque français et Pays basque espagnol, ne sont que des termes qui nous rappellent que nous avons été conquis, ce qui nous prive de notre liberté, et qui cherche à nous différencier.

« Aujourd’hui, et depuis à peine vingt ans, nous nous trouvons devant une dichotomie infernale Basques versus Navarrais, devant un exemple authentique de divergence futile. L’affirmation est faite sur le dos de la connaissance et de la réalité. Dans ce genre de catégorie, il y a aussi Lusitanien versus Portugais, Gaulois versus Français, Germain versus Allemand, ou Helvétique versus Suisse.
Cette dichotomie est tout à fait impossible, par précision, cohérence et congruence conceptuelle, historique, juridique et culturelle, on ne peut être Basque sans être Navarrais, ni être Navarrais sans être Basque. Politiquement tous les Basques sont Navarrais et culturellement tous les Navarrais sont Basques. Être Navarrais est un concept politique alors que Basque est un concept culturel. Navarre et Euskal Herria sont en fait les deux faces d’une même médaille »[122].

 

§         Conclusion

Il s’agit d’une brève visite des noms que nous nous sommes donnés ou qui nous ont été donnés par nos conquérants. La manipulation de notre gentilé, la prise de possession de nos terres et la mainmise sur le destin de notre peuple ont pour objectif de nous maîtriser, nous conquérir, nous assimilés au mieux, nous éliminer, nous transformer en paisibles habitants, de conquérir notre Etat et non pas de nous laisser libre.

Comme le Maréchal D. Pedro de Navarre[123] hurlant dans la prison à Simancas (Valladolid) et à qui on a demandé pourquoi il a résisté à la conquête castillane de la Haute-Navarre et pourquoi il a refusé d’accepter des titres fonciers, a ajouté :

« «Nafarra naizelakotz, española ez naizelakotz» »
« «Je suis basque, je ne suis pas espagnol» »

 

 

 

2.      contrairement à la dialectique médiatique remplie d’intérêts impérialistes, nous soutenons que nous les Basques, même si nous n’avons pas d’État officiellement, le nôtre est militairement occupé et on l’appelle la Navarre. Pour davantage d’informations Voir dans ce site web « la création des États » du même auteur.

3.       Titus Livius en latin, né en 59 av. J.-C. et décédé en 17 ap. J.-C. dans sa ville natale de Padoue (Paduvium en latin), est un historien de la Rome antique, auteur de la monumentale œuvre de l’Histoire romaine (Ab Urbe condita).

4.       Calahorra, premier document du toponyme en euskara : Kala+gorri

5.       Varron (Marcus Terentius Varro), écrivain et savant romain de rang équestre, né à Reate (auj. Rieti) en 116 et mort en 27 av. J.-C. Dans un premier temps lieutenant dans les guerres civiles romaines et partisan de Pompée contre Jules César en 49 av. J.-C., il parvint au rang de préteur. Ayant obtenu le pardon de César, il se rallie à lui et devient responsable de l’organisation des premières bibliothèques publiques de Rome. Après la mort de César, Octave doit le racheter puisque Marc Antoine l’avait déclaré hors-la-loi. Il abandonne alors totalement la carrière militaire pour se consacrer au savoir et à l’écriture.

6.       « la fonction vocale du V dans les documents latins est bien connue : le son vocal U est graphiquement exprimé par un V ». (Sabino Arana « Gramática elemental de euskera bizkaino », 1885).

7.       Commentaires sur la Guerre des Gaules (en latin C. IVLI CAESARIS COMMENTARIORVM DE BELLO GALLICO LIBER PRIMVS), ou simplement La Guerre des Gaules (Bellum Gallicum ou De Bello Gallico), est un ouvrage d’histoire en sept livres de Jules César constitué de notes rédigées au fur et à mesure de la guerre et rassemblées vers 52-51 av. J.-C. dans lequel le dictateur relate ses opérations militaires (pour une bonne part c’est en fait la collation des rapports qu’il rédigeait, en partie avec ses lieutenants, pour les envoyer au Sénat qui surveille l’activité des proconsuls tels César) lors de la Guerre des Gaules qui se déroula de 58 à 52 av. J.-C. et dont il fut le généralissime victorieux. Un huitième livre écrit plus tard par Aulus Hirtius décrits des derniers combats de 51 av. J.-C. et la situation en Gaule en 50 av. J.-C. Jules César parle d’elle en ces termes :« Gallos ab Aquitanis Garumna flumen dividit. » « La rivière Garumna sépare les Gaulois des Aquitains. »

8.       Auguste, d’abord appelé Octave puis Octavien (63 av. J.-C. – 14 ap. J.-C.) est le premier empereur romain.

9.       au début du IIIe siècle, l’itinéraire d’Antonin (Itinerarium Antonini) aurait décrit la voie qui conduit «de l’Aquitaine dans les Gaules»
Au IVe siècle, l’écrivain Pallade distingue l’Aquitaine des Gaules en racontant la vente de possessions en Espagne, en Aquitaine (tarrasconaise) et dans les Gaules : omnes possessiones quas habuit in Hispania, Aquitania Tarrasconnensi et Galliis ; Une Aquitaine de la Garonne à l’Ebre ?

10.    Le concept de « Gaule transalpine » (Gallia Transalpina ou Gallia Ulterior) est une dénomination romaine pour désigner une région qui comprend presque l’ensemble de la Gaule, en dehors de la Gaule cisalpine. Le terme signifie Gaule au-delà des Alpes. Elle se distingue ainsi de la Gaule cisalpine, qui était avant les Alpes du point de vue romain. La Gaule cisalpine (Latin : Gallia cisalpina, Gallia transpadana, Gallia Citerior, Provincia ariminum ou Gallia togata) correspondait essentiellement à la plaine du Pô en Italie du Nord. Elle était ainsi nommée par les Romains de par sa position en deçà des Alpes par opposition à la Gaule transalpine s’étendant au-delà.

11.    (la) Gallia est omnis divisa in partes tres, quarum unam incolunt Belgae, aliam Aquitani, tertiam qui ipsorum lingua Celtae, nostra Galli appellantur. Hi omnes lingua, institutis, legibus inter se differunt. Gallos ab Aquitanis Garumna flumen, a Belgis Matrona et Sequana dividit. Horum omnium fortissimi sunt Belgae, propterea quod a cultu atque humanitate provinciae longissime absunt, minimeque ad eos mercatores saepe commeant atque ea quae ad effeminandos animos pertinent important, proximique sunt Germanis, qui trans Rhenum incolunt, quibuscum continenter bellum gerunt. Qua de causa Helvetii quoque reliquos Gallos virtute praecedunt, quod fere cotidianis proeliis cum Germanis contendunt, cum aut suis finibus eos prohibent aut ipsi in eorum finibus bellum gerunt. Eorum una, pars, quam Gallos obtinere dictum est, initium capit a flumine Rhodano, continetur Garumna flumine, Oceano, finibus Belgarum, attingit etiam ab Sequanis et Helvetiis flumen Rhenum, vergit ad septentriones. Belgae ab extremis Galliae finibus oriuntur, pertinent ad inferiorem partem fluminis Rheni, spectant in septentrionem et orientem solem. Aquitania a Garumna flumine ad Pyrenaeos montes et eam partem Oceani quae est ad Hispaniam pertinet; spectat inter occasum solis et septentriones.

12.    César signale des différences dans les mœurs et le langage des trois fractions de la Gaule ; mais, lorsqu’il décrit les mœurs, il en fait un seul portrait : les Aquitains sont donc des Gaulois. L’opinion de César est considérable : à Toulouse, où fut sa base d’opérations, il fut facilement informé de la manière d’être de ses voisins, dont une partie était déjà annexée à la Province Romaine ; il connut leurs chefs ; il visita même leur pays, avant sa rentrée à Rome. Il les a toujours tenus pour Gaulois ; jamais il ne les traita d’étrangers ou d’Ibères. Les autres historiens ne s’expriment pas différemment ; Polybe dit que les Pyrénées séparent l’Aquitaine de l’Ibérie ; Dion Cassius déclare expressément que les Aquitains sont des Gaulois. Les géographes, Mêla, Pline, sont du même avis ; Strabon également, mais il ajoute : « les Aquitains, par la forme du corps et la langue, les coutumes et les lois, ressemblent plus aux Ibères qu’aux autres peuples de la Gaule ». Strabon. Géographie, ed. F. Lasserre, 1966, livre III, 4.9. « Ilerda et Osca dépendent des Ilergètes. C’est dans ces deux villes que Sertorius livra ses derniers combats ainsi que dans celle de Calagurris. chez les Ouaskoonooï et sur la côte à Tarragone… Par ces villes (Osca et Ilerda) passe la route qui de Tarragonc conduit aux derniers peuples Ouaskoonooï riverains de l’Océan, par Pompe lona/Pampelune et jusqu’à Oyarzun. Cette route s’arrête à la frontière entre l’Aquitaine et l’Ibérie… Le peuple des Ouaskoonooi avec la ville de Pompelona, c’est-à-dire la ville de Pompée » Pour le genre de vie montagnard. Ibidem Livre III. 3. 7.

13.    A la suite (de l’Ibérie) et au delà des Alpes (par rapport à l’Italie) est la Celtique. La figure de ce pays a été précédemment retracée dans une simple esquisse, ainsi que son étendue. Maintenant il nous faut en parler en détail. Quelques-uns y distinguaient trois peuples, qu’ils appelaient Aquitains, Belges et Celtes, les Aquitains entièrement différents des autres, et non par la langue seule, mais par les formes corporelles, se rapprochant bien plus des Ibères que des Galates, les autres, bien Galates d’apparence, mais n’ayant pas tous la même langue, et quelques-uns présentant dans leur langage de légères différences. Leur gouvernement, leur genre de vie diffèrent aussi un peu. Ils appelaient donc Aquitains et Celtes les peuples voisins des Pyrénées, qui sont séparés par le mont Cemméne. Il a été dit, en effet, que cette partie de la Celtique est bornée à l’Occident par les monts Pyrénées, qui touchent aux deux mers, à la mer intérieure et à la mer extérieure ; à l’Orient, par le Rhin qui est parallèle aux Pyrénées. Les régions du Nord et du Midi sont comprises, les premières, entre l’Océan à partir de l’extrémité septentrionale des Pyrénées jusqu’à l’embouchure du Rhin; les autres, à l’opposite, entre la mer de Massilia et de Narbonne, et les Alpes, à partir de la Ligurie jusqu’aux sources du Rhin. Sur les Pyrénées, tombent à angles droits les monts Cemménes, qui traversent les plaines du centre; se terminent, dans le centre, près de Lugdunum, et ont une étendue d’environ deux mille stades. Ainsi on appelait Aquitains les habitants des parties septentrionales des Pyrénées et du Cemméne jusqu’à l’Océan, en deçà du fleuve Garonne, et Celtes, ceux qui s’étendent d’autre part vers la mer de Massilia et de Narbonne et qui atteignent certains points de la chaîne des Alpes ; on appelait Belges le reste des peuples riverains de l’Océan jusqu’aux bouches du Rhin et quelques-uns de ceux qui habitent près du Rhin et des Alpes. C’est ce que dit le dieu César dans ses Commentaires…… II. I . Il faut parler dès à présent de l’Aquitaine et des quatorze peuples qui y ont été annexés, lesquels habitent entre la Garonne et la Loire et occupent, quelques-uns du moins, la vallée du Rhône et les plaines de la Narbonnaise. À vrai dire, les Aquitains diffèrent de la race galate et par leur constitution corporelle et par leur langage; ils ressemblent davantage aux Ibères. Ils ont pour limite la Garonne et habitent entre ce fleuve et les Pyrénées. Les peuples Aquitains sont au nombre de vingt, mais pour la plupart petits et inconnus; les uns sont voisins de l’Océan, les autres s’avancent dans l’intérieur des terres jusqu’aux extrémités des monts Cemménes et au pays des Tectosages. Vu le peu d’étendue de ce département réduit à ces limites, on y a ajouté le pays, compris, entre la Garonne et la Loire; ces deux fleuves, à peu près parallèles aux Pyrénées, forment avec elle deux parallélogrammes dont les autres côtés sont déterminés par l’Océan et les monts Cemménes : le cours de chacun des deux fleuves est à peu près de deux mille stades. La Garonne, après avoir été grossi des eaux de trois rivières, se jette dans l’Océan entre le pays des Bituriges surnommés Oïsces et celui, des Santons, deux peuples de race galate. Les Bituriges Vivisces sont le seul peuple étranger qui soit établi chez les Aquitains, mais ils ne sont pas avec eux en communauté d’intérêts ils ont pour marché Burdigale (Bordeaux), ville située sur une sorte de lac marin que forme le fleuve à son embouchure.

14.    Né à Amasée en Cappadoce (actuelle Amasya en Turquie en 58 av. J.-C., mort entre 21 et 25 ap. J.-C., est un géographe grec. Strabon, grâce à ses nombreux voyages, participe également à l’élaboration de la liste des sept Merveilles du monde.

15.    Dans son œuvre « Los vascones y sus vecinos » il étudie l’ancienne histoire de deux peuples, les Vascons et ses voisins d’Aquitaine. Dans ce livre incorpore quelques nouveautés par rapport à des documents précédents, puisqu’il dit que la langue qui peut se comparer le plus au basque est celle parlée dans certains anciens noyaux ethniques aquitains, y compris par des pyrénéens plus orientaux. Julio Caro Baroja, San Sebastián : Txertoa, D.L. 1985, ISBN: 84-7148-136-7

16.    Que –tania no se diferencia de –itania en su significado y que se trata de una forma latina de denominar regiones según grupos étnicos y poblados de éstos (…) hemos de aceptar como principio general, que en la península son conocidos antes los nombres de los pueblos que los de las regiones (antes vascones que Vasconia y los Cántabros que Cantabria).

17.    une autre hypothèse est qu’Aquitania signifie tout simplement «le pays des Aquitani» (comme le Périgord est le pays des Petrocoriensis(ager), ou Paris la cité des Parisii). Et qui seraient ces Aquitani ? Probablement Asquitani serait la transcription phonétique par les Romains du peuple qui se désignait lui même par «Asqueldunac» (Euskaldunak en guispuscoen), c’est à dire le peuple des Vascons (les ancêtres des Gascons et des Basques). L’approximation phonétique par le conquérant est possible ; par exemple ultérieurement les Anglais transcriront «la Quitaine» en «la Guyenne» ! Une importante cité (Auch) s’appellait initialement «Elimberris» ou «Elliberri», nom à consonance basque ; elle fut renommée par les Romains en Augusta Auscorum, qui signifie : l’auguste cité des Auscii (des auskadiens) ; Autre exemple d’influence vasconne : Elne, dans les Pyrénées-Orientales, s’appelait Illiberri c’est à dire la Ville-Neuve.

18.    en latin le « c » est prononcé comme une « k ».

19.    sur les noms donnés par les Romains aux différentes unités politiques dans lesquelles nous nous subdivisions et pour lesquelles on utilise, peut-être inadéquatement, le terme de « tribus », nous en parlerons dans un autre article.

20.    Claudius Ptolemaeus (90 – 168) était un astronome et astrologue grec qui vécut à Alexandrie (Égypte). Il est également l’un des précurseurs de la géographie. Des cartes géographiques basées sur des principes scientifiques et en particulier sur l’utilisation d’une grille de méridiens et de parallèles (c’est-à-dire un système de coordonnées) avaient déjà été réalisées depuis l’époque d’Ératosthène au IIIe siècle av. J.-C.. Au siècle suivant, la géographie mathématique accomplit de grands progrès grâce à Hipparque. À l’époque de l’Empire romain, Marinus de Tyr continue d’approfondir le sujet, et Ptolémée le citera amplement. Tous les ouvrages antérieurs ayant été perdus, il n’est pas facile de juger jusqu’à quel point les méthodes présentées par Ptolémée sont originales, mais il est généralement admis que les principales projections cartographiques décrites dans la Géographie sont de lui. Pour les données relatives aux régions examinées plus en détails, Ptolémée a certainement utilisé, en plus de celles d’Hipparque et de Marinus, les descriptions d’itinéraires et de périples disponibles à son époque.

21.    Paulin (Meropius Pontius Paulinus), né à Bordeaux vers 353, mort à Rome en 431, est un poète et un ecclésiastique latin contemporain de saint Augustin. Il a été évêque de Nole de 409 à sa mort.

22.    vers 404, l’évêque gallo-romain Paulin versifie en distinguant l’Aquitaine de la Gaule : «Ambroise domine le Latium, Vincent les Ibères. La Gaule a reçu Martin, et l’Aquitaine Delphin». A l’époque, l’Aquitaine est une province romaine bien définie. «Sunt Galliae cum Aquitania» (les Gaules sont avec l’Aquitaine) écrivait «un» ancien auteur cité par Haute-Serre.

23.    ou Georgius Florentius Gregorius, né vers 539 et mort vers 594, fut évêque de Tours, historien de l’Église, des Francs et de l’Auvergne.

24.    À la chute de l’Empire romain, les Basques, pour lutter efficacement contre les incursions des Barbares (Wisigoths et Francs), commencent à s’organiser ; une entité politique est bientôt constituée, le duché de Vasconie (Vasconia), qui comprend les terres situées des deux côtés des Pyrénées, entre l’Èbre et la Garonne. Ce duché est à l’origine de la formation du royaume de Navarre au IXe s., qui connaîtra son apogée sous Sanche III Garcés el Grande. Le premier texte franc indiquant la Wasconia comme formant l’axe d’un duché fait référence à une organisation administrative mise en place par Thibert II et Thierry II, tous deux fils du roi Childebert, et conduisant une politique forte sous la houlette de leur grand-mère Brunehild.

25.    La cosmologie cherche à appréhender l’Univers d’un point de vue scientifique, comme l’ensemble de la matière distribuée dans le temps et dans l’espace. Pour sa part, la cosmogonie vise à établir une théorie de la création de l’Univers sur des bases philosophiques ou religieuses.

26.    est un géographe du VIIe siècle, auteur d’une Cosmographie. On désigne en effet sous ce nom l’auteur inconnu d’un traité de géographie en cinq livres dont le manuscrit fut trouvé à Ravenne (nord de l’Italie), et qui fut publié pour la première fois à Paris par dom Porcheron sous le titre d’Anonymi Ravennatis de geographia libri V en 1688. Il a été réédité avec de grandes améliorations à Paris par A. Jacobs en 1858, et à Berlin par Parthey en 1860. L’édition critique la plus récente a été produite par Joseph Schnetz en 1940. Cet écrit est une compilation de textes grecs, qui consiste en une liste de toponymes couvrant un espace compris entre l’Inde et l’Irlande. L’auteur semble avoir eu à sa disposition des cartes géographiques auxquelles il se réfère souvent. Le texte conservé est difficile à déchiffrer car les trois copies connues sont séparées par trois ou quatre générations de la date à laquelle l’original fut écrit, entraînant de nombreuses erreurs d’orthographe, des coupures de mots, des omissions ou des erreurs de transcription (le texte semble avoir été dicté par endroit). Les variantes ne se limitent pas à la simple orthographe des noms propres, mais peuvent entraîner des différences significatives dans le corps du texte.

27.    -501 à -202 (période carthaginoise) et – 202 à 409 (période romaine). Hispania est le nom géographique carthaginois donné par l’accident et qui constitue la péninsule ibérique connue par les Grecs comme « Iberia ». Le nom « Hispania » signifie en carthaginois « Terre de lapins », selon le dictionnaire Larousse.

28.    est une commune française située dans le département des Landes (40) et la région Aquitaine. Ses habitants sont les Saint-Séverins. Son nom gascon est Sent Sever (pron. [sén sébé]). Il est d’usage de donner à la commune la qualité de « Cap de Gascogne », perpétuant ainsi le nom de la localité depuis au moins le Bas Moyen Âge : « Caput Vasconiae » (tête de la Gascogne). Lors de la période révolutionnaire, la commune s’est brièvement appelée « Montadour ».

29.    L’abbaye de Saint-Sever dans les Landes est une abbaye bénédictine fondée par le comte de Gascogne Guillaume Sanche à la fin du Xe siècle. Ses innombrables possessions s’étendent dès le XIe siècle du Médoc jusqu’à Pampelune en Espagne. Grégoire de Montaner, qui règne sur l’abbaye de 1028 à 1072, en fait un puissant foyer artistique regroupant les plus talentueux sculpteurs et enlumineurs, parmi lesquels un scribe Stephanus Garsia, l’auteur des miniatures du Beatus.

30.    Abu Marwán Hayyán Ibn Jalaf Ibn Hayyan (987 – 1076), est un célèbre historien andalou. Il a rédigé diverses œuvres historiques, conservées de manière partielle et qui constituent une des principales sources pour l’étude de la fin de la dynastie Amirí (qui a conduit à la chute du Califat de Cordoue et a marqué le début des royaumes de taïfas). Tout comme Ibn Hazm, il a été un défenseur de la dynastie des omeyyades, déplorant sa chute et la rupture conséquente avec le centralisme andalou. Parmi ses œuvres les plus importantes, deux ouvrages figurent au premier rang des sources des historiens postérieurs : le Kitab el Moktabys, une histoire d’Espagne en dix volumes, et le Kitab el Matyyn, autre immense composition historique ne comptant pas moins de soixante volumes.

31.    roi des Asturies de 866 à 910. Fils de Ordoño Ier d’Oviedo, il naît vers 848. Il se marie avec Doña Jimena (en s’assurant ainsi l’appui du Royaume Navarre dont elle est issue). Son jeune âge lors de son accession au trône entraîna une opposition à son pouvoir, il dut donc combattre un soulèvement basque en 867 et un autre, plus tard, en Galice. L’appétit de conquête du roi provoquera un agrandissement de son royaume, portant ses limites au Cantabrique (nord), à la rivière Duero (sud), à l’Atlantique (ouest) et à la Navarre (est).

32.    « Biscaye, VIIIe siècle aux XIIe siècle, « Los orígenes del Señorío » (Origines de la seigneurie)

33.    historien et fondateur de l’Institut d’Études Basques de l’Université de Deusto a aussi réfuté hypothèse de l’euskarisation tardive (de l’espagnol vasconización tardía) en prenant un point de départ au niveau de la dialectologie basque et avec le passage de Gregoire de Tours (es) «Vascongado no era el que no siendo vasco fue vasconizado, como muchos pensaban apoyados en una etimología que lo derivaban del latín vasconicatus, y que se ha repetido hasta hoy. Era el hombre de habla vasca: así un navarro vascoparlante era vascongado» (Los vascos y su nombre). El cronista franco habla de una irrupción de los vascones, a la que siguió una retirada llevándose consigo cautivos y rebaños: «nonnullos abducentes captivos cum pecoribus». No se trata por lo tanto, de una expansión estable. Hace años que Campión apuntó que este texto se interpretaba en forma desorbitada. Modernamente ha insistido en lo mismo P. Narbaitz. Interesa revisar a fondo el problema y recordar a los que ven en esta ocasión el origen del asentamiento de los vascos al norte del Pirineo que ya, en los comienzos de la era cristiana, Estrabon, decía de los aquitanos que se distinguían claramente por su aspecto físico y su lengua de los otros pueblos que habitaban la Galia y se asemejaban más a sus vecinos de la Península Ibérica. Biscaye, VIII au IXe siècle. « Los orígenes del Señorío » de Mañaricua, CAPV, Bilbao, 1984

34.    mort en 757, roi des Asturies à partir de 739, fils de Pierre, duc de Cantabrie. Duc de Cantabrie et descendant, selon des chroniques postérieures, et douteuses, du roi wisigoth Recared. Il fut le gendre du “Caudillo” (meneur ou guide en espagnol) Pélage le Conquérant puisque marié à sa fille Ermesinda. Il possédait des terres de Cantabrie par son père, le duc Pierre de Cantabrie et fut héritier des Asturies via sa femme. Il succéda à son beau-frère.

35.    (v. 990 – 18 octobre 1035) est Roi basque de Pampelune entre 1004 et 1035, comte de Sobrarbe et Ribagorza (1018-1035), de Castille, Alava et Monzón (1029-1035). Il fut le monarque basque le plus puissant des royaumes chrétiens de la péninsule ibérique pendant le XIe siècle.

36.    Wisigoths et musulmans se maintiendront plus ou moins dans des positions fortifiées, sur une frontière face aux Basques sans qu’ils ne puissent les dominer. « Domuit Baskones » (dominèrent les Basques), et y compris « Baskones vastavit » (dévastèrent les Basques), sont des phrases anaphoriques dans les différentes chroniques des rois Wisigoths au pouvoir et qui démontrent une période confrontation avec les Basques, sans les vaincre de façon définitive. Comme dit Julio Caro Baroja dans son livre « problemas vascos de ayer y de hoy » : « il n’y a pas de formes d’origine Wisigoth, c’est-à-dire, l’idée d’un isolement du Pays face aux Wisigoths est une réalité que la toponymie confirme » (es) (no hay formas de origen visigodo, es decir, esa idea del aislamiento del País frente a los visigodos es una realidad que la toponimia confirma). La même chose peut être dite avec les musulmans.

37.    Inigo II Iniguez Arista Premier roi des Vascons. Fondation du royaume de Navarre en 824, les Basques d’Inigo II Iniguez Arista écrasent une seconde fois l’armée franque à Roncevaux, alors qu’elle retournait en France après avoir pacifié Pampelune. Après cette victoire, Inigo II Iniguez Arista est couronné premier Roi de Pampelune en 824. Malgré l’opposition d’une partie de la population chrétienne minoritaire, le royaume de Navarre nait d’une alliance entre les Musulmans et les Chrétiens qui ont désobéi à l’autorité religieuse pour défendre leur indépendance nationale. En 841, atteint de paralysie, Inigo II Iniguez Arista doit laisser la régence du royaume à Garcia Ier Iniguez de Navarre, son fils. Inigo II Iniguez Arista meurt le 22 juin 851 ou 857. Garcia Ier Iniguez de Navarre, son fils, lui succède et devient le second Roi de Pampelune.

38.    Dans le capitule 15 de Vita Karoli Magni (la) «Haec sunt bella, quae rex potentissimus per annos XLVII – tot enim annis regnaverat – in diversis terrarum partibus summa prudentia atque felicitate gessit. Quibus regnum Francorum, quod post patrem Pippinum magnum quidem et forte susceperat, ita nobiliter ampliavit, ut poene duplum illi adiecerit. Nam cum prius non amplius quam ea pars Galliae, quae inter Rhenum et Ligerem oceanumque ac mare Balearicum iacet, et pars Germaniae, quae inter Saxoniam et Danubium Rhenumque ac Salam fluvium, qui Thuringos et Sorabos dividit, posita a Francis qui Orientales dicuntur incolitur, et praeter haec Alamanni atque Baioarii ad regni Francorum potestatem pertinerent: ipse per bella memorata primo Aquitaniam et Wasconiam totumque Pyrinei montis iugum et usque ad Hiberum amnem, qui apud Navarros ortus et fertilissimos Hispaniae agros secans sub Dertosae civitatis moenia Balearico mari miscetur; deinde Italiam totam, quae ab Augusta Praetoria usque in Calabriam inferiorem, in qua Graecorum ac Beneventanorum constat esse confinia, decies centum et eo amplius passuum milibus longitudine porrigitur; tum Saxoniam, quae quidem Germaniae pars non modica est et eius quae a Francis incolitur duplum in late habere putatur, cum ei longitudine possit esse consimilis; post quam utramque Pannoniam et adpositam in altera Danubii ripa Daciam, Histriam quoque et Liburniam atque Dalmaciam, exceptis maritimis civitatibus, quas ob amicitiam et iunctum cum eo foedus Constantinopolitanum imperatorem habere permisit; deinde omnes barbaras ac feras nationes, quae inter Rhenum ac Visulam fluvios oceanumque ac Danubium positae, lingua quidem poene similes, moribus vero atque habitu valde dissimiles, Germaniam incolunt, ita perdomuit, ut eas tributarias efficeret; inter quas fere praecipuae sunt Welatabi, Sorabi, Abodriti, Boemani – cum his namque bello conflixit -; ceteras, quarum multo maior est numerus, in deditionem suscepit.».

39.    De retour en Gaule, prévenu de l’attaque qui avait eu lieu, Charlemagne fit pendre Loup II, instigateur du massacre. Mais la conquête de ces territoires en Espagne n’était pas bien ferme. Il fallut, vingt ans plus tard, mener six nouvelles expéditions, entre 797 et 812, afin de s’assurer la domination de ces terres. Ces opérations furent menées par le prince Louis, fils de Charlemagne. Le pays des Basques devint la marche de Gascogne. Puis, dans la vallée de l’Ebre, fut mis en place la marche d’Espagne, ou comté de Barcelone (qui devint des siècles plus tard, le royaume d’Aragon.). Cependant, Saragosse resta aux mains des infidèles.

40.    Einhardi, vita Karoli Magni. (la) Caput IX : Cum enim assiduo ac poene continuo cum Saxonibus bello certaretur, dispositis per congrua confiniorum loca praesidiis, Hispaniam quam maximo poterat belli apparatu adgreditur; saltuque Pyrinei superato, omnibus, quae adierat, oppidis atque castellis in deditionem acceptis, salvo et incolomi exercitu revertitur; praeter quod in ipso Pyrinei iugo Wasconicam perfidiam parumper in redeundo contigit experiri. Nam cum agmine longo, ut loci et angustiarum situs permittebat, porrectus iret exercitus, Wascones in summi montis vertice positis insidiis – est enim locus ex opacitate silvarum, quarum ibi maxima est copia, insidiis ponendis oportunus – extremam impedimentorum partem et eos qui novissimi agminis incedentes subsidio praecedentes tuebantur desuper incursantes in subiectam vallem deiciunt, consertoque cum eis proelio usque ad unum omnes interficiunt, ac direptis impedimentis, noctis beneficio, quae iam instabat, protecti summa cum celeritate in diversa disperguntur. Adiuvabat in hoc facto Wascones et levitas armorum et loci, in quo res gerebatur, situs, econtra Francos et armorum gravitas et loci iniquitas per omnia Wasconibus reddidit impares. In quo proelio Eggihardus regiae mensae praepositus, Anshelmus comes palatii et Hruodlandus Brittannici limitis praefectus cum aliis conpluribus interficiuntur. Neque hoc factum ad praesens vindicari poterat, quia hostis re perpetrata ita dispersus est, ut ne fama quidem remaneret, ubinam gentium quaeri potuisset.

41.    « Destruida Pamplona, subyugados los hispanos (¿baskones romanzados quizás?) y baskones, también los navarros (baskones independientes que crearon el núcleo del reino), regresó a las partes de Francia». «Arrasó al suelo los muros de la ciudad a fin de que no pudiera revelarse y, determinando regresar, se internó en el paso de los Pirineos »

42.    « congregato exercitu profectus est; superato que in regione Wasconum Pyrenaei iugo, primo Pampelonem Navarrorum oppidum adgressus in deditionem accepit » réuni l’armée, a été mise en marche et, dépassée le sommet des Pyrénéen, dans la région des Vascons, arrivés premièrement à Pampelune, la place forte des Navarrais, l’a reçue en capitulation

43.    « Annales Regii » M.G.S page 203.

44.    Les Banu Qasi / Banū Qāsī étaient une importante famille muladí, dont les domaines se situaient dans la vallée de l’Èbre entre les VIIIe et Xe siècles, alors que cette région faisait partie de l’Hispanie musulmane. Les Banū Qāsī maintinrent de bonnes relations avec leurs voisins chrétiens du royaume de Pampelune au point que l’un des leurs, Musa ibn Fortún, épousa en secondes noces Leodegundia, la veuve du Vascon Íñigo Ximenes Arista († 781), mère de Eneko Arista († 852), qui devint plus tard le premier roi de Pampelune. Ce mariage eut lieu en 784. De cette union naquit Musa ibn Musa (Musa Ier). Les liens familiaux entre les rois de Pampelune et les Banū Qāsī se renforcèrent encore avec le mariage d’ Assona (sœur d’Eneko Arista) avec Musa ibn Musa. En 799, des Vascons pro-carolingiens assassinent le gouverneur de Pampelune ; c’était un Banu Qasi (Mutarrif ibn Musa).

45.    (en) Bahlul Ibn Marzuq (died 802) was a Vascon-Muslim, the son of a local lord named Marzuq ibn Uskara («son of a Basque»). He rebelled in Zaragoza against the Arab-Muslim government of Al-Andalus in 798, and in 800 conquered Huesca from the Banu Salama. The emir sent the Huesca native, general Amrus ibn Yusuf, and Zaragoza and Huesca were retaken (c. 801). Bahlul fled to Pallars where he was killed by his lieutenant Jalaf Ibn Rashid (802), who at the time held Barbitanya (Barbastro).

46.    Huesca conservera l’euskara jusqu’au moins le XIVe siècle.

47.    Il est curieux de lire dans les chroniques arabes nommer « caudillos oscenses » ou chef de Huesca comme « Sitanos » ou Cerretanos, les noms tribals basques de l’époque romaine qui subsistent avec le temps.

48.    Orella Unzué parle de cette unité avec Eudes dans son livre « Histoiria de Euskal Herria » (Ed. Txalaparta).

49.    (Goñi Gaztambide, Collection Diplomatique de la Cathédrale de Pampelune, 1997 Volumes I, Doc 305, p. 269)

50.    (es) euskomedia.org : LA VIEJA NAVARRA EUSKALDUN

51.    Le responsable du maniement chevalin, composé par des ânes, mulets et chevaux. C’est l’équivalent de berger pour les brebis et de vacher pour les vaches.

52.    ↑ a et b « Navarra: historia del euskera » Par José María Jimeno Jurío, Édition illustrée, Txalaparta, 1997,ISBN 8481360627, 9788481360622, 353 pages. Historien navarrais et prêtre jusqu’en 1970. Il a été aussi chef d’études du Lycée d’enseignement secondaire d’Alsasua et directeur de la Bibliothèque du quartier de Pampelune San Pedro (1970-1985) Ses domaines d’étude préférés ont été l’histoire, l’art, et l’ethnographie de la Navarre. Il a commencé à partir de ce moment là le projet de collecte de la toponymie de la région de Pampelune dont les résultats ont été publiés dans la série `Onomasticon Vasconiae´ de Euskaltzaindia, dont il était membre de la Commission d’Onomastique. Entre 1979 -1980 et 1983-1987 il a été Vice – président de `Eusko Ikaskuntza´ pour la Navarre. Sur commande du Gouvernement de La Navarre il a dirigé à partir de 1991 a collecte de la toponymie navarraise, projet culminé en 2000 avec la publication de plus de cinquante volumes. Au cours des dix dernières années il s’est également occupé de l’étude de l’histoire de l’euskera, en publiant plusieurs ouvrages et une vingtaine d’articles, travail mené à bien avec le soutien de `Euskal Fundazioa´. Sa trajectoire scientifique a été reconnue avec plusieurs distinctions : `Académicien d’Honneur´, de Euskaltzaindia (1991)

53.    (es) « Y será con esta diferencia entre Orti Lehoarriz y Aznar Umea, que Orti ponga, como se dice en la lengua de los navarros, un Maizter (Mayoral de Pastores en euskara) y Aznar Umea un Buruzagi (Mayoral de peones) a quien quisiere »

54.    le roman navarrais n’a pas été popularisée pendant l’Âge Moyen en Navarre, sauf dans la Ribera et dans quelques zones périphériques au sud et à l’ouest, La Rioja, Bureba et Castille Vetula, pour être ensuite remplacé par le castillan, comme à Burgos qui jusqu’alors utilisait des romans aquitano-occitans, comme l’affirme le navarrais Jimeno Jurio, le P.Celestino dans « Grammaire de l’euskara » ou le père propre Moret, chroniqueur du royaume de Navarre dans le XVIIe siècle (1684), mais dans le reste l’euskara c’est la langue unique selon ces studieux et contemporain Père Moret. Les premiers textes en romance navarrais ils sont du XIIe siècle et n’est pas langue officielle jusqu’un ensuite.

55.    Une glose est un commentaire linguistique ajouté dans le corps d’un texte ou d’un livre, ou dans sa marge expliquant un mot étranger ou dialectal, un terme rare.

56.    Lexique de A. Picaud (XII), source K. Mitxelena, « Textos Arcaicos Vascos », Madrid, 1960, 49.

57.    Naba dans l’ Encyclopédie Auñamendi (es) « NABA : Etimología. Palabra presente en la toponimia y apellidos del País Vasco probablemente de origen prerromano ya que se encuentra también en los Alpes orientales junto a otras palabras de aspecto vasco. Se le da el significado de «llano entre montañas» lo que encaja bien al centro de Navarra. Apellido en Navarra, desde el siglo XVI.»

58.    Definitión de Nava dans le DRAE (Diccionario de la lengua española de la Real Academia Española) (es) (Voz prerromana; cf. vasco naba, tierra llana). 1. f. Tierra sin árboles y llana, a veces pantanosa, situada generalmente entre montañas.

59.    Benjamin de Tudèle, rabbin espagnol, né à Tudela en Navarre au commencement du XIIe siècle, mort en 1173. Il désirait visiter toutes les synagogues connues du monde pour décrire les mœurs et les cérémonies de chacune. On ne sait de lui que ce qu’il relate dans son récit de voyage. Il quitte la Castille vers 1160 pour y revenir vers 1173. Il passe par la Grèce vers 1161-1162, Constantinople, la Syrie, la Palestine et la Mésopotamie. On pense qu’il devait avoir une formation de teinturier, voire qu’il avait exercé cette profession, étant donné l’intérêt particulier qu’il porte à cet artisanat dans les régions visitées. Son intérêt pour les pierres précieuses fait avancer une autre hypothèse : qu’il ait été marchand engagé dans le commerce international des pierres précieuses. Pour d’autres historiens, il aurait été envoyé par des communautés et/ou académies juives espagnoles en quête de secours matériels de la part de coreligionnaires. Il est enfin considéré comme un proto-sioniste, envoyé par les Juifs espagnols estimer les conditions d’un possible retour en Palestine. Aucune hypothèse n’est exclusive. On a de lui une Relation de ses voyages, rédigée en hébreu en 1160, imprimée à Constantinople en 1543 ; traduite en latin, Leyde, 1633 et en français par Jean-Philippe Baratier, Amsterdam, 1734 et Paris, 1830.

60.    Koldo Mitxelena Elissalt (Errenteria, 1915- Saint-Sébastien, 1987), aussi connu comme Luis Michelena ou Koldobika Mitxelena, est un linguiste basque. En 1959, docteur en philosophie et des lettres. En 1958, il a occupé la chaire des langues et de la littérature basques à l’université de Salamanque (première chaire de cette langue dans une université espagnole) et en 1968 il fut professeur de linguistique indo-européenne. En 1978 il prit à sa charge la Faculté de Philologie de l’Université du Pays Basque. Membre de l’Académie de la langue basque (Euskaltzaindia), il est considéré comme étant une personne éminente des études basques et fut un des artisans de l’unification de cette langue.

61.    L’oppidum romain de Veleia, au Pays basque espagnol, autrefois appelé Iruña (« ville » en basque), est un site archéologique qui fut occupé de l’âge du bronze jusqu’à l’époque médiévale. On a prétendu y avoir découvert (principalement en 2006) des objets romains exceptionnels, en particulier un ensemble épigraphique parmi les plus importants et étonnants du monde romain, ce qui a valu des comparaisons avec Pompéi en Italie.

62.    Mitxelena se base l’épigraphie avec des termes en euskara de différents objets trouvés. L’Espagnol Caro Baroja voyait difficilement que la zone la plus romanisée comme l’« ager » (L’ager est pour les Romains et les Gallo-romains une terre cultivée) porterait au « saltus » (Le saltus est pour les Romains et les Gallo-romains une terre non cultivée ou sauvage, éventuellement vouée à l’élevage ou plus précisément au pacage.) l’euskara. Il n’y a aucun document sur les guerres internes entre basques. Les récentes découvertes de tabloides en euskara à Iruña-Veleia écartent cette théorie.

63.    est un moine poitevin de Parthenay-le-Vieux ayant vécu au XIIe siècle. Il est traditionnellement considéré comme l’auteur du Guide du Pèlerin, premier ouvrage dédié au pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il effectue le pèlerinage de Saint-Jacques à cheval et visite à cette occasion un grand nombre de sanctuaires de la chrétienté. Il est le premier à avoir l’idée de remplacer la concurrence entre les divers sanctuaires par une complémentarité : pour se rendre à Compostelle, le pèlerin visite au passage – au besoin au prix d’un détour – tous les sanctuaires qui sont sur sa route. Il existe un grand nombre d’itinéraires possibles, mais les quatre principaux sont appelés routes compostellanes et sont répertoriés dans le guide sous l’appellation de « chemins de Saint-Jacques ».

64.    On désigne sous le nom de Liber Sancti Jacobi ou Livre de Saint Jacques, les textes réunis dans le manuscrit appelé Codex Calixtinus que conserve la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est une compilation d’un ensemble de textes antérieurs, liturgiques, historiques et hagiographiques dont les rédactions successives s’échelonnent sur deux ou trois siècles. On s’accorde à dater ce manuscrit d’environ 1140 (date du dernier miracle décrit). Il fut établi à la gloire de saint Jacques le Majeur pour servir à la promotion de Compostelle. Il n’existe qu’une seule traduction intégrale en français de ce manuscrit. Elle a été établie par Bernard Gicquel, à l’initiative de la Fondation David Parou Saint-Jacques. Elle a été publiée en 2003 par les éditions Tallandier sous le titre La légende de Compostelle, le Livre de Jacques. La traduction est précédée d’une importante analyse critique et suivie d’une Postface sur l’histoire de ce manuscrit écrite par Denise Péricard-Méa.

65.    ↑ a, b, c et d « Le Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle : texte latin du XIIe siècle, 5e édition » de Jeanne Vielliard, 152 pages, Vrin, 2e. tirage (1997), ISBN-10: 2711691098

66.    bien que l’euskara soit conservé dans plusieurs vallées hors de ces trois provinces comme dans le Béarn. Voir le paragraphe sur la disparition de l’euskara dans le site web de l’auteur.

67.    voir l’article « Los vascos fuimos lo primeros en hablar en castellano » de l’auteur.

68.    « L’unité de l’Aquitaine est reflétées dans une autre phrase de Jule César : « Il fut long et opiniâtre : Les Sotiates, fiers de leurs anciennes victoires, regardaient le salut de toute l’Aquitanie comme attaché à leur valeur ; nos soldats voulaient montrer ce qu’ils pouvaient faire, en l’absence du général, sans l’aide des autres légions, sous la conduite d’un jeune chef. Couverts de blessures, les ennemis enfin tournèrent le dos » traduit de (la) « Pugnatum est diu atque acriter, cum Sotiates superioribus victoriis freti in sua virtute totius Aquitaniae salutem positam putarent, nostri autem quid sine imperatore et sine reliquis legionibus adulescentulo duce efficere possent perspici cuperent; tandem confecti vulneribus hostes terga verterunt. »(La Guerre des Gaules Trad. Nisard – 1865 Livre III (56 av. J.-C.), 21,1).

69.    Au XIIIe siècle, l’écrit du moine Nicéphore le Blemmide reproduit le Commentaire de Denys le Périégète (d’Alexandrie – 1er siècle avant JC) :V. 334-402. «Au-dessus de cette contrée (celle des Ibères) est Tartesus l’heureuse puis les Cepses, qui habitent la région au pied des Pyrénées; commençant à l’océan Boréal, détendant jusqu’à la mer, et séparant les Celtes et les Ibères.»

70.    Guyena (Guiana en occitan) avait pour capitale Bordeaux.

71.    (es) La Sonsierra riojana, formada por los municipios de Ábalos y San Vicente de la Sonsierra, situados al norte del río Ebro, pertenecen a la comunidad autónoma de La Rioja, aunque geográficamente pertenezca a la ribera izquierda. La Sonsierra divide a la Rioja Alavesa en dos partes separadas: Labastida, situada al oeste, y el resto de municipios riojano-alaveses al este. Los límites con Navarra hacia el este no están basados en claros accidentes geográficos.

72.    Après l’annexion du comté de Castille par Sanche III de Navarre (1029), la Biscaye reste sous l’influence navarraise, jusqu’en l’an 1040, quand Íñigo López Ezquerra, premier seigneur de Biscaye régissait la Biscaye nucléaire (sans les Enkarterri ni le Durangaldea). Dans les confrontations entre la Castille et la Navarre, il se déclare vassal du roi de Castille, en livrant la Biscaye. En remerciement il est nommé premier Seigneur de Biscaye, titre accordé à titre héréditaire. En l’an 1135 la Biscaye nucléaire est à nouveau sous orbite navarraise, passant définitivement à la Castille en 1180. Les Enkarterri suivent dans le Royaume de Castille et le Durangaldea dans celui de la Navarre, jusqu’en 1200, où on l’intégrera dans la seigneurie. Le titre est hérité par ses descendants jusqu’à ce que, par héritage maternel, en 1370, il revienne à l’infant Don Juan de Castille, qui hérite de son père le royaume de Castille, en tant que Juan I. La Biscaye restera depuis lors attachée à la couronne, d’abord à celle de Castille et ensuite, depuis Charles Quint, à celle d’Espagne, toujours avec la condition que le Seigneur en place jure de défendre et maintenir les libertés de la seigneurie (propres lois biscayennes). Ces libertés (ou fueros) affirmaient que les Biscayens, au moins en théorie, pouvaient désobéir au Seigneur qui ne respecterait pas son serment.

73.    dans tous les premiers textes historiques du le royaume de Navarre, Bizkaia était écrit avec un « b », Gipuzkoa était « Ipuzkoa » et l’Alava écrit avec « b ».

74.    Saint François Xavier (1506 – 1552) est un missionnaire jésuite navarrais. Celui populairement appelé l’Apôtre des Indes a été reconnu comme saint par les catholiques et les anglicans.

75.    a participé à l’éveil du nationalisme ou abertzalisme basque. S’étant éveillé au sentiment national au moment du Printemps des Peuples, en 1830, en prenant conscience de son identité à Paris, où il venait de débarquer pour y étudier pendant trois ans le droit et la littérature, Augustin Chaho (Agosti Xaho en souletin) ne développe pas une vision abertzale repliée sur de petites frontières. Sa vision de la nation basque se projette dans une vision internationaliste et comme un précurseur de la construction européenne, sur une base démocratique. Lorsqu’il développe pour la première fois ses théories, Augustin Chaho n’est qu’un jeune journaliste de 25 ans qui publie un premier reportage sur les guerres carlistes. Les historiens s’intéressent depuis peu à Augustin Chaho, qui dès 1836, à travers ses «Paroles d’un bizkaïen aux libéraux de la reine Christine» puis «Voyage en Navarre pendant l’insurrection des basques (1830-1835)» énonce soixante ans avant Sabino Arana, des thèses en faveur de l’indépendance du Pays basque, de sa réunification avec le Pays basque nord, sous une forme républicaine. Il sera le fondateur d’un journal à Bayonne, l’Ariel, un journal politique, sous-titré “le républicain de Vasconie» dans lequel il publie des articles en français, mais aussi en euskara, en gascon bayonnais et en béarnais. Chaho sera d’ailleurs l’inventeur de la formule zazpiak bat (les sept font un, autrement dit les quatre provinces basques du sud et les trois du nord formeront un Pays Basque uni). Plus tard Chaho créera le tout premier journal exclusivement rédigé en basque « Uskal-herriko Gaseta ». Dès 1836, Chaho avait préconisé à plusieurs reprises l’enseignement exclusif du basque dans les écoles, la création d’une académie de la langue basque et l’établissement d’une orthographe unifiée, de bibliothèques, d’une littérature et de livres dans les tous les domaines scientifiques et techniques en basque.

76.    Lettre missive: qui est confiée à une personne ou à un service chargés de la faire parvenir dans les meilleurs délais.

77.    comme il signait ses lettres et documents (avec « X », « b » et « rr »). Le nom Javier serait une déformation du mot Etxeberria-Exaberria-Exabier-Xabier, comme la population proche au château de Xabier d’Irunberri, qui a changé de nom pour Lumbier.

78.    La principauté de Cochin ou Kochi était un ancien état qui comprenant la plus grande partie du district de Thrissur, le taluk de Chittoor du district de Palakkad et les taluks de Kanayannur et Fort Kochi du district d’Ernakulam dans à présent l’état indien du Kerala.

79.    Castilla y Galicia llaman así a todos los que hablan lengua baskongada

80.    « Erdara » signifierait « moitié de la langue » ou littéralement « moitié-façon » (erdi-era), en référence à toute langue qui n’est pas l’euskara. Erdara est un terme utilisé par les euskaldunak (bascophones, littéralement, « ceux qui parlent basque ») pour désigner les autres langues du monde. Au Pays basque, l’erdara désigne principalement la langue française, la langue espagnole. Le terme Erdara veut littéralement dire « langue étrange ou étrangère » et n’est pas péjoratif. Erdara a donné erdaldun (« celui qui possède une langue étrange ou étrangère »), tout comme euskara a donné euskaldun (litt « celui qui possède la langue basque »). Pour autant le concept d’erdaldun et celui d’euskaldun n’impliquent pas que la personne en question soit basque ou étrangère. En fait les bascophones appellent erdaldun un Basque qui ne parle pas euskara et euskaldun à une personne d’origine non basque mais qui parle la langue basque. Bien que l’erdara s’apparente à toutes les autres langues différentes de l’euskara, la langue basque est en contact linguistique avec le français ou l’espagnol uniquement. Ce terme est donc actuellement utilisé comme un synonyme pour désigner les deux langues, c’est-à-dire la langue espagnole dans la partie du Pays basque qui appartient à l’Espagne (Pays basque espagnol) et la langue française dans la partie qui appartient à la France (Pays basque français).

81.    “tierra de bascos”. La «sixième Merindad» (Sexta Merindad) ou «Ultrapuertos» sont d’autres noms donné à la Basse-Navarre dans une Navarre dont les conquêtes castillane ont réduit le territoire après le XIIe siècle et XIIIe siècles. Elle était entouré par le Labourd et la Soule (Soule), la Vicomté indépendante de Béarn, dont les habitants étaient appelés «Basques» par les Français, d’où peut-être le terme : «terre des Basques». La première véritable identité du Béarn naît au Moyen-Âge avec La Vicomté de Béarn. Le pays commence a s’affirmer et il se couvre de fortifications, d’églises, de monastères et de bastides (villages fortifiés). Une dynastie va alors gouverner la région durant près d’un siècle, les Centulles. La Vicomté de Béarn : C’est au IXe siècle que suite au morcellement du Duché de Gascogne naît véritablement la Vicomté de Béarn.

82.    L’Espagne, par exemple, n’a jamais eu de roi d’origine espagnole, à l’exception Juana la Loca. Les «rois catholiques» étaient des rois consorts. Un roi consort est un roi dont l’épouse est chef de l’État avec le titre de reine. Un roi consort n’est donc pas un chef d’État, mais seulement l’époux d’un chef d’État.

83.    Lope de Aguirre était un conquistador basque espagnol né près d’Oñate dans les années 1510 et mort le 27 octobre 1561 à Barquisimeto, aujourd’hui situé au Venezuela. Surnommé El Loco, Le Fou en français, il se rendit célèbre par sa cruauté et sa rébellion contre l’autorité du Roi Philippe II d’Espagne.

84.    Pedro de Ursúa (né dans la vallée du Baztan, Navarre, 1526 – assassiné en expédition sur le Marañón et l’Amazone le 10 janvier 1561) est un conquistador basque espagnol du XVIe siècle, fondateur de la ville colombienne de Pampelune.

85.    (en) The expedition of Pedro de Ursúa & Lope de Aguirre in search of El Dorado & Omagua in 1560-61

86.    Tout comme à Uncastillo près de Sos, berceau Fernando el Falsario (la Catholique au vôtre). Lui-même était analphabète euskaldun lorsqu’ils sont nés roi d’Aragon. Fernando el Falsario (I) de Aitzol Altuna Enzunza, Galdakano – Nabarra (2009.4.30)

87.    F. Basconia Krutwig dans son livre met l’accent sur l’importance qu’a eu l’euskara dans la conscience nationale, il est plus faible dans les territoires qui sont dépossédés de leur langue.

88.    ↑ a et b Regardez ce site Web dans différents articles sur les dates et les raisons de la perte de l’euskara par le même auteur, Aitzol Altuna Enzunza. Voir : Desaparición del euskara de las actuales La Rioja, Burgos y Cantabria-Enkartaciones

89.    Comme Mikel Sorauren précise, dans son livre sur le Santo-Navarro (Ed.Pamiela 2005).

90.    Plusieurs théories existent sur les Ibères en l’Europe. (es) Los iberos o íberos fue como llamaron los antiguos escritores griegos a las gentes del levante y sur de la Península Ibérica para distinguirlos de los pueblos del interior, cuya cultura y costumbres eran diferentes. De estos pueblos escribieron Hecateo de Mileto, Heródoto, Estrabón o Rufo Festo Avieno, citándolos con estos nombres, al menos desde el siglo VI a. C.: elisices, sordones, ceretanos, airenosinos, andosinos, bergistanos, ausetanos, indigetes, castelani, lacetanos, layetanos, cossetanos, ilergetas, iacetanos, suessetanos, sedetanos, ilercavones, edetanos, contestanos, oretanos, bastetanos y turdetanos. Geográficamente, Estrabón y Apiano denominaron Iberia al territorio de la Península Ibérica.

91.    A la mort du roi de France Henri III, le vicomte de Béarn et roi de Navarre qui s’appelle aussi Henri III, devient roi de France sous le nom de Henri IV (1589). L’État de Béarn-Navarre demeure un Etat souverain, mais lié à la France par la personne du Roi. C’est Louis XIII qui en 1620 rattache officiellement la couronne de Béarn-Navarre à la couronne de France.

92.    a été un auteur navarrais en langue basque et principal de l’école de Sare. Il est considéré comme le meilleur «prosiste» de la littérature basque.

93.    Dans le village de Eskuila près de Maule (Mauléon) et ses 520 habitants, on le parle encore et où, à côté du drapeau français se trouve l’ikurriña

94.    Uncastillo par exemple, au cours du siècle passé, on chantait en euskara à la messe.

95.    La Bigorre ( en gascon : Bigòrra) peut être décrite comme un pays, ou une micro-région du sud-ouest français. Petite part de Gascogne, la Bigorre se situe, en particulier par la langue traditionnelle, dans l’ensemble linguistique gascon. Pour autant, elle s’en distingue par une histoire, une culture et un folklore qui lui sont propres.

96.    IESVS CHRIST GVRE IAVNAREN TESTAMENTV BERRIA « Baina are guehienic bihotz eman vkan cerautana cen nic nuen sperançá, ecen moien hunez Iaincoaren hitz purac vkanen luela sartze eta auançamendu Heuscal-herrian: eta hunetacotzat çu Andreá, hunez cerbitzaturen cinadela trompettabaten ançora, ceinez Iaincoac deitzen baitzaitu hala çure Naffarroaco resuman-ere Satani guerla eguitera, nola eguin eta eguiten-ere baitraucaçu çure dominationeco berce leku gucietan. » … « Gaineracoaz den becembatean, batbederac daqui heuscal herrian quasi etche batetic bercera-ere minçatzeco manerán cer differentiá eta diuersitatea den: »

97.    « L’impérialisme est une sorte de totalitarisme » Erresuma.

98.    Le mot nation vient du latin « nascio » ou « natio » qui signifie naître, et le terme latin nation désignait les petits d’une même portée et a signifié aussi groupe humain de la même origine, chez Ciceron le terme « natio » est utilisé aussi pour désigner une peuplade, un peuple ou une partie d’un peuple (Dictionnaire Latin-Français Gaffiot.) Avant le XVIIIe siècle, le terme « nation » est essentiellement utilisé dans un sens proche de l’étymologie latine « groupe humain de la même origine », où le mot origine ne doit pas être compris comme obligatoirement dans le sens de origine de naissance et souvent sans connotation politique développée. La politique était alors plus du ressort des rois, des princes et des religions que des sujets. Au cours du XVIIIe siècle, le terme prend une connotation politique dominante.

99.    Au XVIIIe siècle, le père jésuite Larramendi soutient que les fueros – c’est-à-dire, en fait, le statut d’autonomie dont bénéficient les Basques – avaient leur origine dans un pacte conclu entre États souverains : d’une part, chacune des trois provinces basques, d’autre part, le roi de Castille ; c’est ce pacte qui aurait fait des Basques des sujets du roi de Castille, mais des sujets qui avaient librement renoncé à leur indépendance et consenti à reconnaître une autorité extérieure.

100. La Biscaye, Divisée en ses 4 Parties principales, et le Royaume de Navarre, Divisé en ses Merindades, Dresses sur les Mémoires les plus Nouveaux, et Dédiés a sa majesté catholique Philippe V Roy …

101. (es) fue un político foralista (considerado precursor del nacionalismo vasco) y escritor vasco en euskera y castellano. Como lingüista fue uno de los fundadores y académico de número de la Real Academia de la Lengua Vasca, académico de la Real Academia Española. Como político fue concejal y diputado en Cortes. Escribió en multitud de géneros: discursos y conferencias, artículos periodísticos, escritos políticos, novelas y cuentos, libros sobre historia, antropología o temas lingüísticos, encaminados siempre a una misma meta; consagrará su vida al lema «Euskalherriaren alde» (en pro de Euskal Herria) y al restablecimiento de la foralidad de Navarra.

102. Gernikako arbola est le titre d’une chanson écrite par José Maria Iparraguirre en 1853. C’est l’hymne non-officiel des Basques, à côté de l’hymne national officiel qu’est l’Euzko Abendaren Ereserkia. On l’appelle aussi la Marseillaise des Basques. Cette date compte dans l’histoire de la littérature basque car cela se passe lors du premier concours de poésie basque au cours des Jeux floraux qui dureront jusqu’en 1914. Selon Jean Haritschelhar, « le thème de l’arbre de Guernica a été fort judicieusement choisi par J. M. Iparraguirre. L’arbre de Guernica n’est pas simplement connu des Biscayens ou des Basques. Son renom est tel que Tirso de Molina y fait allusion et que Jean-Jacques Rousseau en fait le symbole des libertés basques. » C’est l’hymne non-officiel des Basques, à côté de l’hymne national officiel qu’est l’Euzko Abendaren Ereserkia. Pendant plus d’un siècle il a été, par excellence, l’hymne de tous les Basques même si il a été écarté par le Parlement de la Communauté autonome basque.

103. (es) Eskualzaleen Biltzarra Asociación para la defensa y promoción del euskara y de la cultura vasca.

104. Dans l’armoirie la Navarre est placée, le symbole de l’État et des collectivités territoriales, au même niveau que tous les autres territoires (c’est comme mettre le drapeau de l’Espagne au même niveau que celui de l’andalouse). Jaurgain fut aussi le premier qui écrivit la chanson «kantoria Bereterretxe» conservés dans la tradition orale depuis le XVe siècle qui parle de la lutte entre Beaumontais et Agramontais pour le pouvoir du royaume de Navarre.

105. Le bertsu est un chant d’improvisation rimé et strophé dont l’art remonte au XVIIIe siècle. Bien que présent dans d’autres régions, le bertsularisme est resté surtout vivace au Pays basque (bertsulariza). Le bertsulari (ou bertsolari, c’est-à-dire celui qui crée et déclame un bertsu) inscrit sa performance (individuelle ou en duo) dans un processus de construction collective, en phase avec le public. Le bertsulari doit en effet adapter son improvisation, qui est tout à la fois un travail de mémoire et un jeu d’adresse, aux réactions des auditeurs.

106. Humboldt est un linguiste, fonctionnaire, diplomate, et philosophe allemand. Il découvre ainsi la langue et la culture basques. C’est pour lui l’occasion de mettre en place, avec cent cinquante ans d’avance, les principes de la description linguistique moderne : l’étude des langues en synchronie, l’étude descriptive et non prescriptive, l’importance du corpus et des informateurs ainsi que l’importance de catégories grammaticales décrivant précisément les phénomènes propres à la langue étudiée, ce qui le conduit à rejeter la pertinence des catégories de la grammaire latine pour une langue comme le basque.

107. Lors d’un voyage au Pays Basque en 1801, le chercheur Wilhelm von Humboldt parle déjà de la stigmatisation du basque qui se « retire de plus en plus dans les montagnes » et qui « dans moins d’un siècle, aura peut-être disparu du cercle des langues vivantes ».

108. Loi de Modification de Fors de Navarre, plus connue sous le nom de Ley Paccionada Navarra du 16 août 1841. Elle est apparu suite à la Loi de confirmation de juridictions (fors), du 25 octobre 1839, qu’essayait de concilier le maintien du régime statutaire de Navarre avec le nouveau régime libéral instauré par la Constitution espagnole de 1837..

109. C’est au XIXe siècle que la situation évolue. Les trois provinces basques et la Navarre constituent alors le foyer de prédilection du carlisme, c’est-à-dire d’un mouvement politique qui entend revenir à l’Ancien Régime et qui s’oppose, les armes à la main, au libéralisme et à toute tentative pour adapter les institutions de l’Espagne au monde moderne. Ces territoires voient leur opposition sanctionnée par la perte de leurs fueros. La constitution monarchique de 1876 consacre l’unité nationale de l’Espagne ; l’ancienne autonomie ne subsiste plus que sous la forme d’accords économiques – le concierto económico – dont le principe est arrêté en 1878 : l’État fixe le montant global des impôts que doivent acquitter les provinces basques et la Navarre et ces dernières sont libres d’en déterminer l’assiette ; elles se chargent aussi de les recouvrer. (Joseph Pérez : Professeur émérite à l’université de Bordeaux III Ancien directeur de la Casa Velázquez)

110. A la Constiuante, Polverel, député de la Navarre, demande, pour le roi de France, le maintien de l’ancien titre : Roi de France et de Navarre. Saliceti intervient pour dire qu’à son avis le titre de roi des Français est suffisant, mais que si l’on ajoute : roi de Navarre, il demande qu’on dise aussi : roi de Corse. L’assemblée décrète que rien ne sera ajouté à l’expression « roi des Français ».

111. L’abdication de Napoléon Ier le 4 avril 1814 permet le retour en France des émigrés attachés à la théorie catholique du Droit divin, qui souhaitent la restauration de la monarchie. Toutefois il est politiquement impossible d’en revenir purement et simplement à la situation d’avant 1789, c’est à dire à la monarchie absolue. C’est pourquoi le roi Louis XVIII (1755 – 1814/15 – 1824) va octroyer une Charte constitutionnelle qui fait référence à la théorie du Droit divin et organise une monarchie un peu limitée. Mais assez rapidement la pratique politique l’emporte sur les textes, qui introduit un système parlementaire à l’anglaise.

112. Les œuvres communes les plus significatives de Jacob et Wilhelm Grimm sont leur collection de contes pour enfants, leur recueil de légendes, ainsi que leur dictionnaire. Jacob Grimm apporta des contributions de première importance à la linguistique allemande alors naissante. Elles contribuèrent à fonder une grammaire historique et comparée. Dans la deuxième édition de sa Grammaire allemande Jacob Grimm décrivit les lois phonétiques réglant l’évolution des consonnes dans les langues germaniques, et connues depuis sous le nom de Loi de Grimm.

113. Peu de temps avant le changement de siècle, Sabino de Arana Goiri (1865-1903) créa le néologisme Euskadi, dans le but de bannir Euskal Herria. Cela lui fut sans doute inspiré par Euskaria, déjà cité, avec l’incorporation du suffixe locatif -di. Cette dénomination, que son créateur écrira au début avec un s (Euskadi), avant de l’écrire avec un z (Euzkadi), a connu un usage très vaste.

114. Pourtant et de facon précoce se sont exprimées des voix s’élevant contre cette dénomination. Nous pouvons citer, entre autres, les artic1es aigres publiés par le polygraphe et historien de Pampelune Arturo Campión, singulièrement «Sur le nouveau baptéme du País Basko», dans la Revue Internationale d’Etudes Basques 1, 1907, pages 148-153. La tentative destinée aremplacer 1’appellation Euskal Herria, au nom d’une certaine idéologie, produisit certains incidents, comme celui de 1918, lors du Premier Congres d’Etudes Basques d’Oñati, par Resurrección Mª de Azkue, qui sera la premier président de 1’Académie de la Langue Basque jusqu’a sa mort en 1951.

115. Pour toutes ces raisons, 1’Académie confirme le caractere propre, correct et idoine du nom Euskal Herria pour l’ensemble des sept provinces ou territoires, nom qui ne sera pas assimilé ni équivalent à des réalités político-administratives quelles qu’elles soient. En même temps elle rappelle la nécessité de respecter une tradition séculaire que rien ni personne ne peut interrompre ou déforrner.

116. Resurrección María de Azkue Aberasturi (1864-1951) prêtre, musicien, écrivain et académicien basque, président de l’académie de la langue basque ou Euskaltzaindia dès sa création en 1919 jusqu’à son décès en 1951 et aussi membre de l’académie royale espagnole en tant que représentant de la langue basque à partir de 1927. Il est le fils du poète Eusebio María Azkue Barrundia

117. Signalons aussi 1’usage, bien que limité, d’un nom d’origine livresque : Euskaria, d’où des adjectifs comme euskaro et euskarien. Les trois formes, il faut bien le dire, viennent de euskara ’langue basque’. A noter, par exemple, 1’Association Euskara de Navarre, fondée en 1877, et sa publication, Revue Euskara, créée 1’année suivante

118. « los mayores enemigos que los nabarros han tenido y tienen, son nabarros”, ‘‘Nabarra cada día va siendo menos baska, y cada día menos Nabarra también ». rturo Campión peut être considéré comme un des pionniers du nationalisme linguistique, comme le père de cette idée que sont liées la nation et la linguistique chez le peuple basque. Il est le premier à l’avoir très tôt exprimé et de façon novatrice, tout en la replaçant dans un contexte culturel beaucoup plus vaste.

119. Le Statut d’Autonomie, Norme Institutionnelle Cadre du Pays Basque

120. (eu) 1. artikulua. Euskararen eta gaztelaniaren erabilera lege honetan xedatutakoari eta lege hau garatzeko Legebiltzarrak eta Jaurlaritzak eman ditzaten gainerako xedapenei lotuko zaie Euskal Herriko Autonomia Erkidegoaren lurraldean.

121. Ils confondent la Navarre Occidentale avec le Pays Basque-Euskal Herria, ils prétendent avoir une autonomie dans un État étranger, ils utilisent un terme contradictoire en lui-même comme la « Communauté autonome » : on cesse d’être un peuple ou une nation pour être une « Communauté », on dit qu’elle est autonome mais elle est dans un État étranger. Il faudrait qu’elle se convertisse, pour être, en un autre État, parce que seulement ces derniers sont « autonomes » et « autogérés ». En politique, il n’y a pas d’ignorance, ni de bonne foi, c’est pourquoi ce peuple doit demander des responsabilités politiques auxquels ils aspirent afin d’avoir à nouveau un État propre en échange des « communautés autonomes » espagnoles et qui se présentent encore sous différents sigles (résumé dans le PNV et ETA-HBb) aux élections espagnoles, qui écrasent la volonté de notre peuple d’être libre.

122. Tant que nous ne récupérerons pas notre État, et ne possédons pas d’autres signes externes que donnent les États (comme D.N.I., sélections nationales, cadre juridique etc.), ce qui marque l’existence du peuple navarrais est notre refus d’appartenir à tout autre peuple, parce que ce qui détermine l’existence d’un peuple n’est pas une certaine caractéristique (langue différente, folklore etc.) mais son existence propre, tant que nous voudrons et pouvons, nous existons (« PUEBLO y PODER », Joseba Ariznabarreta 2007, en vente dans les magasins ELKAR).

123. Tomás Urzainqui “Recuperación del Estado propio” (Récupération de notre propre État), Nabarralde (2002).

124. Le maréchal Pedro de Navarre était un noble et militaire navarrais. C’était le chef suprême de l’armée navarraise dans la guerre de Conquête de la Navarre et chef des Agramontais dans la guerre civile de Navarre. La Navarre se divise à cette époque entre les Agramontais (famille nobiliaire des Agramont), partisans de Juan II de Navarra, et Beaumontais (Famille nobiliaire des Beaumont), partisans de Carlos, prince de Biana qui compte sur l’appuie de la Castille. Après l’invasion du Royaume de Navarre par les troupes castillannes, il a mené à bien plusieurs contre-offensives pour récupérer le Royaume. À la seconde occasion, en 1516, le maréchal passe depuis la Basse-Navarre avec 1200 hommes. Dans le Roncal, 120 roncalais s’unissent à lui. Les troupes castillannes au commande du colonel Cristóbal Villalba, vont les mettre en échec en attaquant la colonne. Le maréchal est fait prisonnier puis emmené à la forteresse d’Atienza. Là le 29 mai de 1518, au nom de Carlos I, une offre de pardon lui est faite mais il ne veux pas jurer fidélité. Son refus a été par écrit avec les mots suivants : « Una vez más suplico, con toda humildad posible a su Majestad, se sirva demostrar conmigo la magnificencia que ha de esperarse de semejante Majestad, devolviéndome la libertad entera y el permiso de ir servir a quien estoy obligado. La fidelidad, la limpieza que su Alteza quiere y estima de sus servidores, yo podré guardarla a los míos, y por ello me tornaré cautivo y esclavo de su servicio. ». Puis il fut transféré à la prison de Simancas. Le 24 novembre 1522, tandis que son fils combattait dans la forteresse d’Hondarribia, il est été poignardé. L’information officielle dit qu’il s’est suicidé.